Baisse du coût du risque et fort rebond des bénéfices: le secteur bancaire au Maroc retrouve la forme

Logos des six groupes bancaires cotés à la Bourse de Casablanca.

Logos des six groupes bancaires cotés à la Bourse de Casablanca. . illustration Le360

Après avoir subi les affres de la crise en 2020, le secteur bancaire renoue avec des performances très solides. Selon un rapport de CDG Capital Insight, le Résultat net part du Groupe (RNPG) des banques cotées à la Bourse de Casablanca devrait afficher une croissance de 88% au termes de l'exercice 2021.

Le 18/11/2021 à 16h54

Le secteur bancaire marocain va mieux, beaucoup mieux même. Après être parvenues à absorber le choc de la crise sanitaire, qui a entrainé une forte hausse du coût du risque et une baisse de la profitabilité, les banques affichent désormais des performances solides.

«L’analyse des réalisations semestrielles des banques cotées révèle une forte amélioration des résultats, au-dessus des attentes, qui reflète une baisse importante du coût du risque et la non récurrence de la contribution des banques au fonds Covid-19», souligne la direction recherche de CDG Capital, qui publie un rapport d’analyse consacrée aux réalisations et aux perspectives des six banques cotées à la Bourse de Casablanca (Attijariwafa bank, Banque centrale populaire, Bank of Africa, BMCI, CIH Bank et Crédit du Maroc).

La bonne nouvelle pour le secteur vient en effet principalement de l’amélioration du coût du risque qui, pour rappel, avait flambé en 2020, suite à la détérioration du portefeuille de crédit des banques, à cause des effets de la pandémie sur la solvabilité des ménages et des entreprises.

Ainsi, le coût du risque du secteur bancaire coté à fin juin 2021, qui renseigne sur le niveau de provisions constituées par les banques pour faire face aux éventuels impayés, a marqué une forte baisse de 33,3% pour s’élever à 5,9 milliards de dirhams contre 8,8 milliards de dirhams à fin juin 2020. «Cette diminution traduit, à notre sens, une quasi-stabilité des indicateurs de risque suite à l’amélioration du contexte macroéconomique», soulignent les analystes de CDG Capital Insight.

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Dans ce contexte, le résultat net part du groupe du secteur a connu une amélioration de 122,3% au terme du premier semestre 2021, pour s’établir à 6,2 milliards de dirhams. Quant aux taux d’impayés du secteur (voir ci-dessus), il ressort à 8,4% à fin juin 2021, contre 8,4% à fin décembre 2020 et 8% à fin juin 2020.

Des perspectives au beau fixeCette embellie constatée au premier semestre de 2021 devrait se prolonger. En effet, selon les auteurs du rapport, «pour cette fin d’année, le secteur bancaire marocain devrait continuer de bénéficier globalement d’une toile de fond assez favorable».

Parmi les éléments favorables à la croissance du secteur mis en avant par le rapport, figure la poursuite de la baisse du coût du risque. CDG Capital Insight a même révisé à la baisse son estimation du coût du risque pour les banques cotées*, et table désormais sur une amélioration aux alentours de 29% à 11,8 milliards de dirhams à fin 2021.

Et de conclure: «nous pensons que les banques cotées devraient terminer l’année sur une note très positive, à l’instar des réalisations semestrielles. Sur la base des prévisions par banque, nous tablons sur une croissance de 88% du RNPG des banques marocaines cotées* au cours de l’exercice 2021».

*Ces prévisions n’intègrent pas le groupe CIH Bank.

Par Amine El Kadiri
Le 18/11/2021 à 16h54