Une même décision… deux réactions différentes. A Rabat, le bras de fer se durcit encore entre Asmaa Rhlalou, présidente du Conseil communal et les propriétaires de cafés et restaurants, au sujet de l’augmentation des taxes sur l’exploitation du domaine public.
A Casablanca, les différentes parties prenantes se sont mises d’accord sur la nécessité d’approfondir le débat sur une éventuelle révision à la hausse des taxes sur les débits de boissons et de l’exploitation du domaine public, évitant ainsi un antagonisme des intérêts.
«L’approche participative adoptée par le Conseil de la ville de Casablanca a permis de prévenir une crise dans le secteur, contrairement à la méthode de la maire de Rabat qui a préféré une communication descendante, sans aucune interaction», explique Mohamed Abdel Fadl, Secrétaire général de la Fédération marocaine des cafés et restaurants.
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Il existe donc un problème de communication entre les cafetiers et le Conseil communal de Rabat. «Le Conseil n’a pas consulté les professionnels du secteur avant de prendre la décision d’augmenter les taxes sur l’occupation du domaine public, ni après, d’ailleurs», confie le représentant des cafetiers.
Ce manque de communication, plus particulièrement sur les détails de cette décision, a mis les propriétaires de cafés dans une situation «d’incompréhension», et cela a mené à un comportement normal de «résistance et de non-conformisme».
«La maire de Rabat devrait expliquer les détails de sa décision, cela lui aurait permis d’éviter ce bras de fer», explique Mohamed Abdel Fadl.
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Il a par la suite donné plus de précisions sur l’amendement de l’arrêté fiscal appliqué à Rabat. Pour les bâches normales, il a été procédé à une augmentation de 10 dirhams de la taxe d’occupation du domaine public, passant ainsi de 60 à 70 dirhams pour l’ensemble des communes de Rabat. Pour les cafetiers qui procéderont à la fixation des bâches, cette taxe varie entre 150 et 500 dirhams suivant la zone.
«A Casablanca, par contre, on a voulu augmenter cette taxe pour l’ensemble des cafés, quelle que soit la nature de la bâche», précise le cafetier.
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En plus d'un problème de communication, le moment «est mal choisi» pour appliquer cette décision. Le Conseil communal de Rabat «devrait prendre en considération le contexte général marqué par la crise», explique Abdel Fadl. Les professionnels du secteur «ne parviennent pas à s’acquitter de leurs dus et ne peuvent donc supporter l’idée d’une nouvelle augmentation», poursuit cet interlocuteur.
Si la maire de Rabat «campe sur sa position, et elle a le droit et la légitimité juridique pour le faire, on aura certainement un résultat négatif», fait-il remarquer. Et d’expliquer que le Conseil de la ville «gagnera des millions de dirhams, sans pouvoir les récupérer. Ces recettes figureront sur la case du reste à recouvrir», alerte le cafetier.
La maire de Rabat «doit adopter l’approche participative et communiquer avec les professionnels du secteur» pour trouver une solution «équitable» pour toutes les parties. «Elle doit prendre exemple sur la manière dont ce dossier est géré à Casablanca», a conclu le représentant des cafetiers.