«Mon frère fantôme», de Mahi Binebine ou la tentative de réconcilier le chaos et l’ordre

Mahi Binebine revient, dans une interview avec Le360, sur son nouveau roman «Mon frère fantôme».

Mahi Binebine revient, dans une interview avec Le360, sur son nouveau roman «Mon frère fantôme». . Ayoub Ibnoulfassih / Le360

Le 14/05/2022 à 20h54

VidéoMahi Binebine revient dans les librairies avec un nouveau roman: «Mon frère fantôme». Une séance de signature a eu lieu, vendredi soir, 13 mai 2022, au centre culturel «Les Etoiles de Jamaâ El Fna». A cette occasion, le romancier et peintre livre une interview pour Le360.

Mahi Binebine n’est pas de ces écrivains qui s’attardent outre mesure sur la signification de ses romans. Sans doute parce que ses publications ont tout pour plaire aux lecteurs avides de récits qui émanent du réel. En ce sens, son dernier roman Mon frère fantôme, dont la première cérémonie de signature a eu lieu, vendredi soir au centre culturel Les Etoiles de Jamaâ El Fna, à Marrakech, ne déroge pas à la règle.

A l’instar d’un autre de ces romans, Les Etoiles de Sidi Moumen, dans ce nouvel opus, la narration s'est nourrie de faits réels. Publié aux éditions Le Fennec, l’ouvrage raconte l’histoire bienveillante, mais tragique, de Kamal, tiraillé entre deux environnements diamétralement opposés: l’école, où il reçoit un enseignement rigoureux et ferme, et la société qui incarne le chaos, selon le romancier. «Ce sont finalement deux personnages qui cohabitent dans un seul corps». Un sorte de «jeu de miroir auquel Kamal est constamment soumis», explique Mahi Binebine.

L'œuvre met ainsi en exergue la dualité intérieure du personnage principal, Kamal, victime d’une confrontation permanente de ces deux facettes de sa personnalité. «C’est un texte qui nous renvoie à notre propre dualité intérieure», résume l’écrivain et peintre, Mahi Binebine.

La présentation du roman s’est accompagnée d’une séance d’échanges devant un parterre de personnalités de choix et d’intellectuels de calibre comme Fouad Laroui ou encore Sabah Abou Essalam, d’académiciens, d’étudiants et d’artistes. Le philosophe Edgar Morin, présent également lors de la signature décrit, pour sa part, le personnage central du roman comme «portant une dualité antagoniste puisqu’il se querelle sans arrêt». 

Un dualisme qu’affectionne particulièrement le romancier qui se projette dans le quotidien binaire de Kamal. L’un est adepte de l’ordre quand l’autre se complaît dans le chaos. Lequel des deux l’emportera sur l’autre?

Par Ayoub Ibnoulfassih
Le 14/05/2022 à 20h54