MMVI de Rabat: «De l’écriture à la peinture», Tahar Ben Jelloun dévoile les couleurs intimes de sa création

La facette de Tahar Ben Jelloun immortalisée dans son livre «De l’écriture à la peinture»

Le 18/06/2025 à 13h32

VidéoAu Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain de Rabat, Tahar Ben Jelloun a signé le livre de son exposition rétrospective «De l’écriture à la peinture», une œuvre qui retrace les méandres de sa double vie d’écrivain et d’artiste peintre. Entre mots et couleurs, l’artiste y dévoile les fils intimes de sa création, tissés au fil du temps.

Devant une assistance nombreuse, mêlant artistes, universitaires et diplomates, Tahar Ben Jelloun a évoqué ses premiers pas dans l’univers de la peinture, une facette, jusque-là, méconnue de son parcours. «Enfant déjà, je dessinais souvent. J’ai grandi dans la peinture, mais sans grande prétention», confie-t-il avec modestie.

L’écrivain a également tenu à adresser ses «vifs remerciements au roi Mohammed VI pour avoir accepté que j’expose mes œuvres dans ce musée».

Membre de l’Académie Goncourt depuis 2008, Ben Jelloun a souligné le contraste entre ses écrits, souvent traversés par les douleurs et les tourments du quotidien, et ses peintures, éclatantes de lumière, de couleurs et de joie de vivre. Une manière, peut-être, d’opposer à la gravité des mots la légèreté salvatrice de la couleur, et ainsi, célébrer, via l’art, la beauté du monde.

Richement illustré, «De l’écriture à la peinture» est le catalogue l’exposition rétrospective qui se poursuit jusqu’au 30 juin au Musée Mohammed VI.

Tahar Ben Jelloun a profité de cette rencontre pour saluer la présence de son ami de longue date, le galeriste Boubker Temli, auquel il a rendu un hommage empreint d’estime et d’émotion.

Ce dernier, visiblement touché, n’a pas manqué de souligner la singularité du parcours de l’écrivain-peintre, qu’il compare aux grandes figures ayant su faire dialoguer la littérature et les arts plastiques, à l’image de Victor Hugo, Jack Kerouac, Hermann Hesse, Henry Miller ou encore Jean Cocteau. «Tahar Ben Jelloun est de la trempe des grands», a-t-il affirmé avec force.

Boubker Temli a également partagé un souvenir personnel marquant: «En 2015, alors que je peinais à sortir de mon isolement artistique, c’est Tahar qui m’a tendu la main en exposant pour la première fois mes aquarelles à la galerie Tindouf de Marrakech». Une reconnaissance sincère, qui en dit long sur les liens d’amitié et de solidarité artistique qui unissent les deux hommes.

Présent lors de la rencontre, Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées (FNM), a salué la richesse du parcours de Tahar Ben Jelloun, mettant en lumière une dimension encore trop peu connue du grand public.

«L’artiste nous a révélé une autre facette de sa créativité», a-t-il déclaré. Et d’ajouter: «Loin de se limiter à l’écriture, Tahar Ben Jelloun, dont la plume explore avec acuité les replis de l’âme humaine et les failles des sociétés, dévoile ici des peintures lumineuses, traversées de joie et de couleurs, où la lumière et l’espoir prennent forme».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mennan
Le 18/06/2025 à 13h32