Au moment où les salles de cinéma se raréfient au Maroc, l’information a de quoi mettre du baume au coeur des cinéphiles, surtout ceux de la ville de Meknès: le cinéma Caméra de va s’offrir une nouvelle vie. La salle mythique, construite en 1938 par la famille Sandeaux et reprise à la fin des années 60 par la famille Tazi, est en train de recevoir une profonde cure de jouvence.
Son propriétaire, Jamal Tazi, industriel du textile bien connu dans la ville, a en effet profité du mois de ramadan pour entamer le rafraîchissement de la salle. Au programme: travaux de peinture sur les façades, réfection de l’intérieur et de ses 650 places, et installation d’un projecteur numérique. Le tout pour une réouverture programmée le jour de Aïd Al-Fitr.
Les travaux de rénovation comportent trois étapes. La première concerne la partie esthétique et décorative de la salle, la seconde touche au pan technique, notamment l’arrivée du projecteur numérique, qui fera passer au cinéma Caméra un nouveau palier en matière de qualité des projections.
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La troisième étape sera en revanche bien plus étalée dans le temps. Il s’agit de la restauration de la célèbre fresque murale art déco de la salle, réalisée en 1938 par l’artiste français Marcel Courdec.
«Cette étape risque de prendre au moins deux années. Nous avons déjà commencé à nous renseigner sur les personnes, au Maroc, qui pourraient s’atteler à cette tâche et rénover de la meilleure des manières et aussi fidèlement que possible cette immense fresque de 70 mètres carrés», précise Jamal Tazi.
Le coût global de la rénovation, sans inclure le matériel de projection numérique, se monte à près de 3 millions de dirhams. Une enveloppe financée en fonds propre par le propriétaire de la salle, sans l’appoint du fonds d’aide à la numérisation, à la modernisation et à la création des salles de cinéma, relevant du Centre cinématographique marocain.
«J’ai été contacté par plusieurs personnes, des cinéphiles et des amoureux de Meknès, qui m’ont fait part de leur volonté de contribuer à la mise en valeur de la salle de cinéma historique de la ville. Je leur ai toujours répondu que le cinéma Caméra appartient à tous», conclut Jamal Tazi.
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