L’artiste peintre Saad Hassani dévoilera ses dernières oeuvres au public le 28 janvier, lors du vernissage qui aura lieu à L'Atelier 21, à partir de 19h. L'exposition se prolongera jusqu'au 25 février. Né en 1948 à Rabat, Saad Hassani se passionne très tôt pour la peinture et présente une première exposition à l'âge de 16 ans à peine. Peintre autodidacte, il écume les galeries d'art, va à la rencontre des artistes, se forme à travers les voyages, découvre l'école de Paris, s'intéresse à l'art brut et à l'expressionnisme abstrait, se passionne en particulier pour Matisse, Paul Klee et les artistes marocains Gharbaoui et Cherkaoui.L'art de Hassani, qui vit et travaille actuellement à Casablanca, est d'abord marqué par un expressionnisme figuratif avant de glisser vers un expressionnisme plus abstrait. Avant de s'installer à Casablanca, l'artiste vivait à Rabat où il avait fait de son atelier de la rue d'Alger, en 1970, un espace de rencontre accueillant artistes étrangers et marocains. Deux ans plus tard, après avoir vendu toiles et meubles et détruit les esquisses de travaux en préparation, Saad Hassani s'installe dans un hôtel à Casablanca, face à la mer, pour "recueillir des débris de paysage". Les éléments mêlés l'inspirent. Installés aux croisées des terres, des brisants, des lumières et des houles océanes, l'artiste crée dans une fertile solitude et exposera quelques années plus tard, en 1980, ses oeuvres à la prestigieuse Fondation Miro, à Madrid. Deux ans plus tard, il réalise, pour l'exposition de Lisbonne qui aura lieu en 1998, une oeuvre impressionnante, une monumentale voile de 210 m2.
L'artiste et la matière
Aujourd'hui, Saad Hassani revient avec une nouvelle exposition où les toiles semblent mimer une sorte de corps à corps entre l'artiste et la matière qui se jaugent, se défient, avant de se mêler dans une étrange construction où des éclats de mémoire traversent, résurgences de fulgurantes palimpsestes, les cases d'un saisissant échiquier. "On pourrait dire que dans la continuité d’un travail où le sujet véritable n’a toujours été que la peinture elle-même, il s’agit d’un aboutissement, d’une tentative de simplifier encore plus les codes représentatifs dont il s’était servi jusqu’alors, et je pense bien sûr à la figure de l’échiquier et à sa puissance métaphorique, pour atteindre à quelque chose qui serait de l’ordre de la trace, du souvenir d’une forme, de sa marque d’absence en creux comme celle que laisse un corps dans un lit défait", dit en effet l'écrivain Bernard Collet, avant d'ajouter : "Aujourd’hui cette nouvelle série de peintures est comme l’aboutissement d’un processus très lent, entamé dès ses premières recherches picturales, on pourrait dire que chacune d’elles est la synthèse achevée d’éléments que Saad Hassani a recueillis à la fois dans le paysage et dans le temps".




