«Vous aimez? On prolonge!», a annoncé avec enthousiasme Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe de Paris (IMA) sur ses réseaux sociaux, le 13 novembre. L’exposition «Ce que la Palestine apporte au monde», qui a ouvert ses portes le 31 mai à l’IMA, a en effet remporté un énorme succès, tant médiatique que populaire, depuis son inauguration avec, précise Jack Lang, un engouement particulier du jeune public.
«50% de ses visiteurs sont des jeunes de moins de 26 ans qui souhaitent comprendre, s’informer, découvrir et s’émerveiller de la créativité palestinienne», décrypte-t-il au sujet de ce public, venu en masse découvrir «cette exposition-événement (qui) met en lumière les contributions exceptionnelles de la Palestine à la culture mondiale» et qui est «un hommage à la richesse et à la diversité de son patrimoine, de son histoire et de son héritage: un voyage captivant à travers l’art, la musique, la littérature, l’architecture, le cinéma», poursuit le président de l’IMA.
Si cette exposition est un succès, l’annonce de sa prolongation jusqu’au 31 décembre 2023 l’est tout autant, car, déclare une source auprès de la direction de l’IMA pour Le360, «le message d’annonce du président Jack Lang a déjà été vu par plus de 550.000 comptes X (anciennement Twitter) depuis sa publication», sans compter les très nombreux messages de sympathie et d’encouragement reçus suite à cette annonce.
Les clés de ce succès sont nombreuses, à commencer par le fait que l’exposition accorde une place toute particulière aux jeunes créateurs de Gaza, et que l’IMA est «la seule institution culturelle au monde qui consacre un évènement d’ampleur à la Palestine», explique Jack Lang. L’Institut du monde arabe a en effet «choisi de donner à voir l’élan et l’irréductible vitalité de la création palestinienne», laquelle s’élabore tant dans les territoires que dans l’exil, explique un communiqué sur le site de l’IMA.
À l’heure palestinienne
Pendant six mois, «c’est tout l’IMA qui se met à l’heure palestinienne», annonce-t-on, avec une programmation composée de visites guidées, d’ateliers jeune public, spectacles, cinéma, rencontres et débats et rencontres littéraires.
Dans le cadre d’un cycle de trois expositions lancé en 2023, l’IMA met ainsi en avant les artistes modernes et contemporains palestiniens, dans un dialogue avec leurs homologues du monde arabe et de la scène internationale. C’est à un subtil et intense parcours de correspondances visuelles et de sujets que l’IMA invite ainsi son public, «à travers des approches muséales plurielles, un dialogue photographique entre la Terre sainte « inventée » des orientalistes et celle des contemporains, ainsi qu’une exposition des précieuses archives palestiniennes de Jean Genet».
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Ces expositions s’appuient également sur la collection du futur Musée national d’art moderne et contemporain de la Palestine, abritée dans les murs de l’IMA depuis 2016. Une «collection solidaire» de quelque 400 œuvres constituée de dons d’artistes, réunie à l’initiative d’Elias Sanbar, écrivain et ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, et coordonnée par l’artiste Ernest Pignon Ernest. «Le choix d’œuvres exposées, dans la diversité des courants allant de l’informel à l’hyperréalisme, opère une rencontre de questionnements communs aux artistes et à leur futur public: que veut dire être humain, dans son corps et son identité, et que signifie vivre, pour soi et avec ou parmi les autres?», explique l’IMA à ce sujet.
Quant à la collection moderne et contemporaine du musée de l’IMA, celle-ci inclut aussi des œuvres d’artistes, hommes et femmes, palestiniens et du monde arabe, témoignant et dénonçant le sort fait au peuple palestinien depuis la Nakba en 1948. Toutefois, précise-t-on, «l’exposition ne se veut pas une chronique victimaire. Son accrochage ménage des rencontres, des échos, des parallèles parfois inattendus, qui invitent, par le regard, à imaginer un avenir… désirable».
Exposition «Ce que la Palestine apporte au monde». Du 31 mai au 31 décembre 2023, à l’Institut du monde arabe de Paris. www.imarabe.org