Mehdi Qotbi, artiste peintrePrésident de la Fondation nationale des musées du Maroc«Un artiste discret et créatif»
C’est un immense artiste, toujours d’une immense discrétion. Il a donné une belle image de la ville d’Essaouira. Il était bercé par un désir constant d’innovation. Il voulait même à un moment donné confectionner des bijoux berbères…
Son esprit bouillonnait, il ne s’arrêtait pas. La Fondation nationale des musées et le musée Mohammed VI de Rabat l’ont fait participer à toutes les expositions majeures sur le Maroc et la peinture marocaine.
Fouad Bellamine, artiste peintre«Un artiste toujours égal à lui-même»
J’ai toujours beaucoup apprécié la discrétion de cet artiste-peintre, sa bonhomie, son attachement à sa ville natale, son sérieux dans son travail. Je l’ai personnellement connu depuis le début des années 70 à la galerie L’Atelier de Rabat (une galerie qui n’existe plus aujourd’hui et qui avait été créée par Pauline Deumazières, Ndlr). Il a toujours été égal à lui-même. A savoir, toujours très discret. Son monde pictural était chargé de signes et de symboles, propres à lui. Des signes aériens, parfois surréalistes. Houssein Miloudi faisait aussi partie d’une génération, venue avec une nouvelle écriture plastique.
Ikram Kabbaj, artiste sculptrice«Il faisait un avec sa création»Houssein Miloudi était quelqu’un de très réservé, un artiste très attaché à la ville d’Essaouira. C’est quelqu’un qui a énormément marqué la scène picturale marocaine grâce à son style emblématique. C’est quelqu’un qui faisait un avec sa création. Il fait partie de ces artistes que j’apprécie humainement et professionnellement. Il a participé en 2003 au symposium international de la sculpture à Essaouira. Je l’ai donc côtoyé durant cet évènement.
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Sa sculpture Barakat Mohammed est d’ailleurs toujours exposée à Essaouira depuis 2003. Il a laissé une belle œuvre à l’entrée de la ville.
Pour moi, c’est quelqu’un qui méritait un hommage avant sa mort. J’aurais même souhaité qu’il y ait un hommage de la ville d’Essaouira, ne serait-ce que pour cette œuvre.
Mahi Binebine, écrivain et artiste peintre«On vient de perdre un vrai artiste»Houssein Miloudi est un artiste majeur de la scène picturale marocaine. Il était d’une extrême discrétion. Il vivait à Essaouira et moi-même, je lui rendais visite dans son studio de temps en temps. C’est quelqu’un qui créait son propre monde, qui n’était pas dans la compétition, dans le bruit, ou dans la fureur. On vient de perdre un vrai artiste. J’avais, et j’ai toujours, beaucoup d’admiration pour son mode de vie. Je suis profondément triste.
Mohammed El Baz, artiste peintre«Un artiste qui a valorisé la culture locale»Houssein Miloudi fait partie de cette génération, qui a mis en avant la culture marocaine. Celle des signes, celle des tatouages…
Il y avait une sorte de magie dans ces signes qui représentaient la culture traditionnelle et populaire de son pays. C’est quelqu’un qui ne bougeait pas beaucoup, il était toujours cloîtré dans son atelier à Essaouira. De cet espace, sortaient des choses qui lui ressemblent.
Cet artiste a permis à d’autres de s’intéresser aux cultures locales, sans complexes. Je vois d’ailleurs actuellement et de plus en plus, de jeunes artistes lauréats de l’école des Beaux Arts de Casablanca ou de Tétouan s’intéresser et créer des œuvres inspirées de cette même culture locale.