Juin. Les femmes ayant une activité professionnelle sont à bout: le stress compresse les visages, ternit l’éclat des yeux et bloque le sourire.
Pour les mamans ayant des enfants scolarisés, juin et juillet ont été pénibles: suspension des examens, échecs, orientations…
Celles dont les enfants sont nouvellement bacheliers ont été malmenées: recherche d’informations, décisions difficiles, manque de moyens pour l’enseignement privé, angoisse des concours et parfois l’épreuve fatidique des visas.
Certaines ont marié leur enfant, dans une société qui bannit la simplicité: négociations, tensions, conflits avec le mari, avec le (la) jeune marié(e), sa belle-famille, les dépenses excessives supérieures aux moyens…
Le stress des vacances lié aux budgets serrés…
La rentrée, la reprise… Protégez votre khatère (bien-être), Mesdames!
Lkhatère doit être LA priorité. Ne pas passer une journée sans s’offrir un plaisir pour se rappeler qu’on existe, qu’on n’est pas une machine pour les autres. Un équilibre entre les contraintes et le plaisir évite le surmenage, la colère qui détruit l’harmonie avec les autres.
Etre égoïste: savourer une bonne douche, bichonner son corps avec un gel douche parfumé pour exciter ses sens, fermer les yeux et vivre l’instant présent.
Prendre cinq minutes pour sécher son corps et l’enduire de crème odorante. S’enfermer, s’allonger, respirer profondément pour se réconcilier avec soi.
Lire, regarder un film, admirer ses orteils, méditer dans le calme. Rencontrer des personnes positives, s’offrir des fous rires. Le rire est une thérapie contre le stress. Il recharge en énergie positive. Et surtout ne pas culpabiliser!
Arrêter de se considérer comme indispensable: les cimetières sont pleins de gens indispensables! Que de femmes ne délèguent pas, ne responsabilisent ni le mari ni les enfants. Et elles se plaignent de leur charge. Confier des tâches, avoir la patience d’encadrer, être tolérante si le rendement n’est pas parfait… Le bien-être dépend du partage des rôles dans le foyer.
A bas le perfectionnisme! La maison n’est pas un espace de vie mais une salle d’exposition parfaite au cas où un visiteur viendrait à l’improviste. Les enfants sont d’une propreté obsessionnelle. Si la Madame reçoit, le repas doit être parfait pour éviter les critiques. Une paranoïa transmise par la culture!
La femme continue à être évaluée à partir de ses qualités de ménagère même si elle est performante dans tant de domaines…
Le bien-être c’est vivre pour soi, sans la crainte du regard des autres.
Les femmes sont trop sollicitées par leur famille et leur belle-famille. Plaire à tous, ne pas dire non pour ne pas être critiquées, blâmées. Elles satisfont les besoins et caprices des autres, au détriment de leur bien-être. Dire «non» évite d’être submergées par les autres.
L’organisation contre le stress. Prioriser ses objectifs et ses obligations pour ne pas vivre dans le chaos. Différencier entre ce qui est important et urgent, ce qui est important mais non urgent, ce qui est urgent mais non important, et ce qui n'est ni important ni urgent.
L’instant présent! Que de femmes ne vivent qu’au futur: «Je serai heureuse quand j’aurai mon diplôme, quand je travaillerai, quand je me marierai, quand j’enfanterai, quand mon enfant dormira, marchera»… Elles arrivent à la tombe sans jamais savourer le présent.
Rester zen, se blinder. Il est facile de perdre son sang-froid face aux agressions quotidiennes. Certaines femmes dramatisent, d’autres relativisent, d’autres se protègent par l’indifférence: ‘ayane chafate ‘ayane machafat, oudane sam’âte oudane masam’âtch (faire l’indifférente).
Gérer les conflits de façon factuelle et non émotive. Les émotions font perdre la lucidité, le discernement, déclenchent une violence verbale et créent d’autres problèmes qui compliquent une situation déjà complexe. Garder son calme, réfléchir à des solutions, étouffer sa susceptibilité. Ce qui change d’une personne à l’autre, ce n’est pas seulement la nature des problèmes, mais la relation avec le problème et la façon de le traiter. Eviter de se victimiser, de se lamenter. Dépenser son énergie à trouver des solutions et non à se plaindre.
Tous les conflits ne méritent pas d’être traités, il faut distinguer l’utile de l’accessoire.
La maîtrise de soi est indispensable dans un monde où les agressions se multiplient. Prenons l’exemple de la conduite. C’est un supplice. Mais on peut s’en protéger. S’enfermer dans sa voiture, écouter sa musique préférée, mâcher un chewing-gum, se dire: «Ma voiture est ma bulle de bonheur, rien ne m’atteindra». Bien sûr, cela concerne celles qui ont la chance d’être motorisées. Les autres peuvent s’adapter aux transports publics sans souffrir tous les jours.
Pareil pour les relations de couple. Vouloir toujours mettre les points sur les i, ne rien laisser passer est nocif. Apprendre à lâcher prise, à baddale assa’â bloukhra (différer): attendre de se calmer avant d’aborder le sujet qui fâche.
Les contrariétés gâchent lkhatère (l’humeur). C’est un mécontentement face à un objectif non atteint, à une situation différente de celle prévue. La majorité des contrariétés est futile: un plat mal cuisiné, un rendez-vous annulé, le mari qui ne tient pas une promesse, un mot mal placé, un regard… injectent du venin dans les veines. Certaines personnes sont bilieuses: elles ressassent les contrariétés, les racontent à leur entourage, font mèle habba qobba (dramatisent). Du masochisme!
Un mot peut blesser la susceptibilité et toute la journée est gâchée. Eviter d’accorder trop d’importance aux intox qui empoisonnent le corps.
Et si la tension augmente malgré tout, dansez, chantez, marchez. Bardou jnoune (calmez les esprits) dans le sport.
Alors Mesdames, essayons, au moins essayons, de chasser les éléments toxiques de notre vie et nous serons bikhiiiiiire wa ‘âla khiiiiiiiir.