Vidéo. Casablanca. INDH: des vendeurs de sardines grillées privés d'eau et d'électricité

Le360

Le 04/09/2019 à 16h56

VidéoLe360 a rencontré les bénéficiaires d'une aide de l’INDH, sur l’avenue Hassan 1er à Casablanca. Spécialisés dans la vente de sardines grillées, ils ne disposent ni d’eau ni d’électricité, installations primordiales, pourtant initialement prévues. A qui en incombe la responsabilité? Reportage.

Certains bénéficiaires d'une aide de l'Initiative nationale de développement humain, à Casablanca, à l'intersection entre le boulevard de Paris et l'avenue Moulay Hassan 1er, exercent leur activité, la vente de sardines grillées, sur une dizaine de stands fournis par cette institution.

Ces commerçants autrefois ambulants, qui opéraient dans le secteur informel, sont désormais sédentarisés à cet endroit relevant de la commune de Sidi Belyout. Ils se départagent donc la zone, en toute légalité, certes pas toujours équitablement. Lancé par le roi Mohammed VI le 18 mai 2005, l’INDH est un programme de développement d’envergure nationale, qui a pour ambition d’élever le niveau de vie de la population en situation de précarité.

Ces commerçants de Sidi Belyout sont donc un exemple parmi d'autres des aides, nombreuses, apportées par l'INDH à la population. Leur commerce, celui d'une restauration rapide et sur le pouce, très prisée des Casablancasis, nécessite évidemment une hygiène irréprochable, ainsi que l’assurance de la fraîcheur du poisson. Le risque d'une intoxication est en effet bien réel. 

Mohamed, bénéficiaire de cette initiative de l'INDH, assure qu'il n'y a eu «aucun suivi". Une fontaine est certes présente mais sans eau, elle ne sert pas à grand-chose. La mairie n’a pas rempli sa mission jusqu’au bout. Elle a certes aménagé l’espace, mais sans eau ni électricité, ce qui fait que notre commerce n’inspire pas confiance».

Un autre commerçant, qui porte lui aussi le prénom de Mohamed, se plaint, de son côté, du fait que «sans eau ni électricité, l’activité devient délicate. D’autant plus que nous avons formulé la demande à la mairie il y a plus d’un an. De plus, à défaut d’électricité, dès la nuit tombée, il nous est impossible de travailler, car le site devient sombre». 

Le360 a tenté de contacter, à plusieurs reprises, le président de la commune de Sidi Belyout, Abdelhal Ennajhi, élu sous les couleurs du PJD. En vain.

Même certains rendez-vous préalablement fixés ont tout été par la suite annulés par cet édile.

Le comble dans cette affaire, c'est que le site dédié à ces bénéficiaires de l’INDH se trouve à moins de 400 mètres de la commune urbaine de Sidi Belyout.

En d'autres termes, le président de cette commune passe nécessairement, et quotidiennement, devant ces commerçants privés d'installations pourtant fondamentales à l'exercice de leur activité. 

Par Karim Ben Amar et Khalil Essalak
Le 04/09/2019 à 16h56