Vidéo. Au Maroc, la tuberculose fait encore des ravages: l'avis d'une pneumologue

Lotfi Fettouh / Le360

Le 05/09/2021 à 08h08

VidéoLa tuberculose, ou «maladie des pauvres», est l’une des dix premières causes de mortalité dans le monde. Au Maroc, selon le ministère de la Santé, près de 30.000 cas sont enregistrés chaque année. Quels en sont les symptômes? Comment prévenir cette maladie? Quel traitement suivre? L'avis de la Dr. Zineb Berrada, pneumologue.

Habitat insalubre, densité élevée des populations, malnutrition, précarité et pauvreté sont tous des facteurs qui encouragent la propagation de la tuberculose. Au Maroc, le taux d’incidence avoisine les 87 cas pour 100.000 habitants, dont la tuberculose pulmonaire représente la moitié des cas, indique le ministère de la Santé.

Et malgré l’impact de la crise sanitaire actuelle liée au Covid-19 sur le système de la santé, 29.018 cas tuberculeux ont été enregistrés et mis sous traitement en 2020, selon un communiqué publié par le ministère.

«Cette maladie demeure un problème de santé public nécessitant une prise en charge et un suivi médical immédiat. Elle se manifeste par une fièvre, de la toux, une perte d’appétit, un amaigrissement et une fatigue extrême. Une fois la maladie détectée, le patient doit obligatoirement être en isolement pour une durée de 30 jours afin d'éviter de contaminer son entourage», explique la Dr. Zineb Berrada, pneumologue, allergologue et médecin du sommeil à Casablanca.

La tuberculose est une maladie infectieuse provoquée par une mycobactérie qui se transmet par voie aérienne aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Elle touche le plus souvent les poumons mais atteint aussi parfois d’autres organes et peut évoluer vers un décès si elle n’est pas traitée. Les cas de cette maladie se concentrent principalement dans les zones péri-urbaines des grandes agglomérations.

«Cette maladie infectieuse trouve un terrain propice chez les personnes sidéennes, ou atteintes du SIDA, mais également chez les personnes ayant été positives au Covid-19. Ceci s’explique par la baisse du système immunitaire chez ces individus, mais également par l’état de santé des poumons qui laisse libre chemin à la bactérie de se développer jusqu’à former des nodules ou «cavernes» sur les poumons», précise la pneumologue.

C’est pourquoi le ministère de la Santé a lancé un programme national de lutte antituberculose, dans l’optique d’éradiquer cette maladie dite silencieuse.

«C’est un projet qui a permis de réaliser des avancées en termes d’amélioration des taux de couverture par les services de dépistage, de diagnostic et de prise en charge gratuite, jusqu’à la guérison», indique la pneumologue.

En effet, le succès thérapeutique a été maintenu à plus de 85% depuis 1995 et, par conséquent, la réduction de la charge de morbidité et de mortalité de la maladie.

Bien que les cas de tuberculose soient de moins en moins fréquents, la vigilance reste de mise, au regard de la multiplication des souches bactériennes résistantes aux traitements habituellement efficaces.

Le ministère de la Santé a ainsi annoncé, en mars 2021, le lancement de l’extension du plan stratégique national de prévention et de contrôle de la tuberculose 2021-2023. L’objectif est de réduire de 60% le nombre de décès liés à cette maladie, en 2023, par rapport à l’année 2015.

Cette stratégie nationale, en cohérence avec celle de l’OMS, constitue, selon l'organisation onusienne, «un cadre idoine d’intensification de la lutte contre la tuberculose».

Par Yousra Adli et Lotfi Fettouh
Le 05/09/2021 à 08h08