Une police des mœurs au féminin à Marrakech

Toutes suspectes jusqu'à preuve du contraire.

Toutes suspectes jusqu'à preuve du contraire. . DR

Revue de presseKiosque360. Des rondes de femmes policières dans les quartiers huppés de la ville ocre suscitent la polémique. Se déplaçant en civil, elles traquent les prostituées, mais risquent de semer le désarroi chez Madame tout le monde.

Le 25/05/2014 à 21h28

"La préfecture de police de Marrakech a déployé une nouvelle brigade des mœurs composée exclusivement d’éléments féminins en civil. Cette brigade est destinée à mener la chasse aux prostituées qui fréquentent plusieurs quartiers du centre ville", rapporte Assabah, dans son édition de ce lundi 26 mai. Le déploiement de cette unité intervient après une vaste opération menée également par des éléments féminins du premier arrondissement de police de Guéliz et qui a permis d’arrêter 25 femmes en 48 heures pour "incitation à la débauche". Assabah explique, toutefois, que cette démarche est à la limite de la loi puisque toutes les conditions pour une telle accusation ne sont pas réunies. C’est ce qui a d’ailleurs valu aux femmes arrêtées une libération sous caution.

Gare aux abus !

Toute femme, chiquement habillée ou outrageusement maquillée, serait-elle alors suspecte? Le quotidien, citant les services de police de Marrakech, affirme que les membres de cette brigade des mœurs, qui traquent les filles de joie jusqu’à une heure très tardive de la nuit, se basent sur quelques indices lors des interpellations. "La plupart des filles arrêtées sont originaires d’autres villes comme Safi, Essaouira, Agadir ou encore Casablanca", affirme le journal.

La démarche de la police de Marrakech risque de susciter beaucoup de réactions voire provoquer des remous. Elle pourrait surtout faire réagir la société civile. Cette initiative peut être jugée comme étant une violation du droit de chaque citoyen à la libre circulation à travers tout le Maroc. Elle peut aussi, selon des observateurs, favoriser et encourager la stigmatisation des femmes à cause de leur manière de s’habiller, voire des lieux publics qu’elles fréquentent.

Par Fatima Moho
Le 25/05/2014 à 21h28