Trafic de tests PCR: prison avec sursis pour deux médecins du CHU de Fès

La réalisation d'un test PCR.

La réalisation d'un test PCR. . DR

Revue de presseKiosque360. Les deux médecins qui s’adonnaient à un trafic de tests de dépistage du Covid-19 au CHU de Fès ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, assortis d’amendes et de paiement de dommages et intérêts. La direction de l’hôpital, insatisfaite par ce jugement, a décidé d’interjeter appel.

Le 07/01/2021 à 19h52

Le tribunal de première instance de Fès a condamné, mercredi dernier, deux médecins à 6 mois de prison avec sursis pour trafic de tests PCR. Le quotidien Al Massae rappelle, dans son édition du vendredi 8 janvier, que les deux médecins internes du CHU effectuaient ces tests moyennant rémunération en dehors du circuit officiel. Cette peine a été assortie d’une amende de 50.000 dirhams à l’encontre de chacun des deux mis en cause en plus du paiement de 60.000 dirhams de dommages et intérêts au CHU de Fès. Selon certaines sources, la direction de l’hôpital, qui s’est constituée partie civile, n’a pas été satisfaite de ce jugement et a déclaré qu’il interjettera appel.

Et pour cause, explique-t-elle, les actes commis par les deux accusés sont très graves et portent atteinte à la réputation de l’hôpital. D’autant plus qu’elle considère que les dommages accordés ne correspondent pas au préjudice subi par le CHU et ses fonctionnaires. Il faut rappeler que cette affaire avait éclaté au mois de novembre dernier quand l’un des médecins avait été arrêté en flagrant délit, au moment où une femme lui remettait 500 dirhams en contrepartie d’un test PCR effectué sur l’un de ses proches. L'enquête de la police a permis d’arrêter son collègue qui s’est avéré lui aussi impliqué dans ce trafic.

Le quotidien Al Massae rapporte que les investigations effectuées par les éléments de la police judiciaire ont révélé que les deux accusés avaient effectué un total de 50 tests de dépistage du coronavirus au domicile des patients moyennant 500 dirhams par personne. Il s’est avéré, par la suite, que les deux médecins avaient enregistré les noms des personnes testées dans la base de données informatique de l’hôpital. Un traitement qui leur permettait de recevoir les résultats des tests de leurs clients comme s’ils étaient hospitalisés dans ce centre hospitalier.

Au moment des faits, les deux prévenus avaient comparu, en état d’arrestation, devant le juge d’instruction avant d’être remis en liberté provisoire sous caution. Une caution qui a été fixée à 30.000 dirhams pour chacun des accusés. Mais lors du prononcé de la sentence mercredi dernier, la cour a décidé de ne pas restituer le montant de cette garantie.

Par Hassan Benadad
Le 07/01/2021 à 19h52