Les Marocains de Sebta et Melilla, sur la base de leur bonne connaissance de la langue espagnole, sont la cible de recruteurs étrangers qui visent à les engager dans les rangs de groupes terroristes. Selon le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribia, dans sa livraison du mercredi 21 juin, c’est un Argentin, accompagné de nombreux extrémistes, qui aurait tenu des réunions secrètes avec des Marocains des deux présides, en vue de les recruter au sein de groupes salafistes.
Al Ahdath rappelle que la majorité des extrémistes détenus en Espagne l’ont été en raison de leur appartenance à l’un des groupes salafistes opérant en Syrie et en Irak, ou pour avoir financé ou recruté au profit de ces groupes. Ce qui est étonnant, c’est que ces recruteurs visent des Marocains ayant, en majorité, reçu une éducation selon les enseignements du rite malékite, connu pour sa modération.
Les services de renseignements espagnols sont donc très mobilisés en vue d’empêcher que les deux présides ne deviennent une base pour le terrorisme, surtout que pas moins de 40 associations islamiques s’activent sur place dans le domaine de la prédication, dont une partie relève du ministère marocain des Affaires religieuses et des Habous et une autre de l’islam enseigné en espagnol.
Ces deux tendances sont considérées par les services de renseignements espagnols comme très modérées, et ne constituent aucun danger pour leur pays. Mais l’entrée en scène de recruteurs professant des obédiences extrémistes de l’Islam a changé cette donne, surtout qu’il s’agirait d’anciens membres d’Al Qaïda d’Oussama Ben Laden, qui avaient formé le groupe dit «Al Qaïda pour la libération d’El Andaluss».
Selon Al Ahdath, des voix se sont élevées dans les deux présides pour exiger l’expulsion de tous ceux qui professent un islam violent, mettant en garde contre les Salafistes qui constituent désormais un danger pour la stabilité de toute la région.
En effet, sur les 13 mosquées que compte la la ville de Sebta, les Salafistes en contrôlent huit (dites sans minaret) et qu’ils ont monopolisées pour leurs seuls adeptes tout en tentant d’imposer leur rite, en usant parfois de la violence.
Exactement comme ils l’ont fait en 2007 en brûlant les mausolées, dont celui de Abou El Abbas Essebti et celui de Sidi Mbarek. Ce dernier a été soufflé par les Salafistes à l’aide de la mise à feu de plusieurs bonbonnes de gaz.