La chambre criminelle près la cour d’appel de Rabat statue depuis lundi dernier sur l’affaire d’une bande criminelle composée de cinq membres accusés d’enlèvement, de séquestration et de demande de rançon ainsi que de coups et blessures ayant entrainé une infirmité permanente.
Dans les faits, la Brigade nationale de la police judiciaire ( BNPJ) de Casablanca a été informée de l’enlèvement et de la séquestration d’un investisseur arabe, rapporte Assabah du vendredi 17 mai. Les enquêteurs de la BNPJ ont réussi à localiser les suspects grâce à des communications téléphoniques effectuées entre les villes de Casablanca, Rabat et Salé. Le principal accusé a été arrêté dans un café à Rabat après avoir farouchement résisté aux policiers tandis que son complice a été appréhendé à proximité de son domicile.
Le troisième accusé, frère d’un des inculpés, s’est avéré, après enquête, être aussi impliqué dans cette affaire. Les investigations de la BNPJ ont révélé que la cause principale de cet enlèvement porte sur un bien immobilier d’une valeur de 5 millions de dirhams acquis par un ressortissant arabe pour y réaliser un projet d’investissement. Après avoir remis une avance de 300.000 dirhams au vendeur, l’opération a capoté en raison d’infractions aux règles d’urbanisme. Le vendeur a été contraint de signer une reconnaissance de dette après que le ressortissant arabe a porté l’affaire devant le tribunal de première instance de Salé qui a statué en sa faveur.
Mais le vendeur «fictif» a exigé le désistement de l’investisseur en contrepartie des chèques d’un montant d’1,5 million qui lui avaient été remis en guise de garantie. Le ressortissant arabe aurait demandé à l’accusé principal d’intervenir auprès du vendeur pour régler ce problème à l’amiable. Ils se sont rencontrés dans un café mais les choses ont rapidement dégénéré, indique Assabah.
L’acheteur a été enlevé, séquestré et torturé avec la complicité d’un auxiliaire d’autorité. Il y a perdu un œil. Le principal accusé a, par la suite, obligé la victime à signer plusieurs documents et lui a retiré les clés de sa voiture qui contenait des cartes bancaires et des documents administratifs relatifs à ce litige immobilier. Le mis en cause a également obligé la victime à contacter sa femme de ménage afin qu’elle remette ses montres de luxe à un individu qui s’est avéré être un auxiliaire d’autorité.