Depuis lundi 24 octobre 2022, jour de l’annonce par le ministère de l’Intérieur de la suspension de Youssef Draiss, gouverneur de la préfecture de Skhirat-Témara ainsi que de six caïds et deux agents de l’administration, et jusqu’à ce mercredi 26, le sujet continue d’alimenter les discussions, non seulement à Témara, mais également dans toute la région.
Une seule question taraude l'esprit des habitants: comment la société Gya Foncière, qui a construit ces immeubles, a-t-elle pu bénéficier, et de façon illégale, de facilités pour édifier un complexe hors normes.
Selon des sources sûres, cette société appartient à l’homme d’affaires, Mbarek El Yamani, un promoteur immobilier connu dans la région puisqu’il y compte à son actif plusieurs réalisations immobilières.
Il s’agit du Menzeh, quartier résidentiel au nord du Souissi à Rabat, et du Val d’or, une station balnéaire relevant de Harhoura, en plus de Témara et à Mers El Kheir, près de Aïn Atiq, non loin de Skhirat.
Il faut noter que dans toutes les zones entourant Témara, notamment à Harhoura, à Ain Atiq, à Skhirat et même à Bouznika, l’urbanisme, parfois même illégal, connaît une expansion jamais égalée.
Dans l’après-midi du 25 octobre 2022, Le360 s’est rendu au complexe Al Qods pour s’enquérir de la situation auprès des propriétaires «désemparés et désespérés».
«C’est une honte, une mauvaise image pour le Maroc, une humiliation pour ces propriétaires qui ne demandent qu’à pouvoir acquérir leur maison de rêve», a affirmé un propriétaire. Cet acquéreur demande aux autorités de cesser immédiatement la démolition des immeubles «construits sur des zones non autorisées. Il faut faire partir les tracks et arrêter les opérations de démolition», a-t-il insisté.
Lire aussi : Témara: ce que l'on sait du scandale qui a coûté son poste au gouverneur Youssef Draiss
Le mécontentement s’est même propagé aux bénéficiaires d’une autre partie de ce complexe, initialement destinée aux anciens habitants d'un bidonville, et qui elle aussi est soumise à une mesure de démolition.
Ces derniers ont cédé, il y a cinq années, le terrain sur lequel était construit un bidonville, en contrepartie d’appartements. Une femme concernée fait endosser la responsabilité de la démolition aux autorités locales, qu'elle accuse d’avoir ignoré «depuis longtemps les doléances des bénéficiaires».
Postés en face du complexe en question, les acquéreurs organisent ces derniers jours des sit-in quotidiens. Une partie des manifestants réclament le remboursement des montants d’acquisition des logements et la réparation des préjudices subis.
De sources préfectorales, on indique qu’une enquête judiciaire a été ouverte dès mardi 25 octobre par la BNPJ de Casablanca, celle-ci devant remettre, dans les prochains jours, ses résultats au parquet général de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Rabat.