Scandale immobilier de Témara: les acquéreurs réclament «réparation et justice»

Dans les zones entourant Témara, notamment Harhoura, Aïn Atiq, Skhirat et même Bouznika, l’urbanisme parfois illégal connaît une expansion jamais égalée.

Dans les zones entourant Témara, notamment Harhoura, Aïn Atiq, Skhirat et même Bouznika, l’urbanisme parfois illégal connaît une expansion jamais égalée. . Brahim Mousaaid / Le360

Le 26/10/2022 à 16h26

VidéoLe scandale du complexe immobilier Al Qods de Témara, suite auquel le ministère de l’Intérieur a ordonné la démolition d’une série d’appartements bâtis illégalement, continue de jeter les acquéreurs dans le désarroi.

Depuis lundi 24 octobre 2022, jour de l’annonce par le ministère de l’Intérieur de la suspension de Youssef Draiss, gouverneur de la préfecture de Skhirat-Témara ainsi que de six caïds et deux agents de l’administration, et jusqu’à ce mercredi 26, le sujet continue d’alimenter les discussions, non seulement à Témara, mais également dans toute la région.

Une seule question taraude l'esprit des habitants: comment la société Gya Foncière, qui a construit ces immeubles, a-t-elle pu bénéficier, et de façon illégale, de facilités pour édifier un complexe hors normes.

Selon des sources sûres, cette société appartient à l’homme d’affaires, Mbarek El Yamani, un promoteur immobilier connu dans la région puisqu’il y compte à son actif plusieurs réalisations immobilières.

Il s’agit du Menzeh, quartier résidentiel au nord du Souissi à Rabat, et du Val d’or, une station balnéaire relevant de Harhoura, en plus de Témara et à Mers El Kheir, près de Aïn Atiq, non loin de Skhirat.

Il faut noter que dans toutes les zones entourant Témara, notamment à Harhoura, à Ain Atiq, à Skhirat et même à Bouznika, l’urbanisme, parfois même illégal, connaît une expansion jamais égalée.

Dans l’après-midi du 25 octobre 2022, Le360 s’est rendu au complexe Al Qods pour s’enquérir de la situation auprès des propriétaires «désemparés et désespérés».

«C’est une honte, une mauvaise image pour le Maroc, une humiliation pour ces propriétaires qui ne demandent qu’à pouvoir acquérir leur maison de rêve», a affirmé un propriétaire. Cet acquéreur demande aux autorités de cesser immédiatement la démolition des immeubles «construits sur des zones non autorisées. Il faut faire partir les tracks et arrêter les opérations de démolition», a-t-il insisté.

Le mécontentement s’est même propagé aux bénéficiaires d’une autre partie de ce complexe, initialement destinée aux anciens habitants d'un bidonville, et qui elle aussi est soumise à une mesure de démolition.

Ces derniers ont cédé, il y a cinq années, le terrain sur lequel était construit un bidonville, en contrepartie d’appartements. Une femme concernée fait endosser la responsabilité de la démolition aux autorités locales, qu'elle accuse d’avoir ignoré «depuis longtemps les doléances des bénéficiaires».

Postés en face du complexe en question, les acquéreurs organisent ces derniers jours des sit-in quotidiens. Une partie des manifestants réclament le remboursement des montants d’acquisition des logements et la réparation des préjudices subis.

De sources préfectorales, on indique qu’une enquête judiciaire a été ouverte dès mardi 25 octobre par la BNPJ de Casablanca, celle-ci devant remettre, dans les prochains jours, ses résultats au parquet général de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Rabat.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Brahim Moussaaid
Le 26/10/2022 à 16h26

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la cause de la majorités des problèmes c'est le ministère de l'intérieur elle s'occupe de tout.il existe d'autres administrations qui sont capables de gérer pas mal de projets à conditions de finir avec la corruptions et crée des lois.

Et toutes ces baraques qui st construites la nuit au quartier youssoufia sur les dépôts de ciment et de sable quand va-t-on les détruire? Le bidonville de douar doum ne cesse d'augmenter et le caïd ferme les yeux

Les biens devraient toujours etre finis d'avance ou en phase de finition avant que les eventuels acquereurs payent pour les obtenir. Sur plan a toujours ete une tres mauvaise idee qui a favorise les arnaques et le blanchissement d'argent venant de letranger qui corromp facilement les petits elus tenus a des obligations de resultat que les raccourcis tentant.

ce qui laisse supposer qu'au pays du soleil couchant, faudra dorénavant fuir l'achat de bien immobilier su plan

C'est à peine croyable !!! Tout le monde sait dans notre pays qu'Il suffit qu'il y est un sac de sac de sable devant chez toi pour recevoir la visite du Mkadem !!

Si l’administration de l’intérieur gouverneur en premier est en faute , la justice voudrait qu’il paie sa faute et qu’il rembourse de ses deniers propres toutes les destructions ordonnées. C’est la justice qui juge si tout ce qui a été construit est aux normes ou pas et si oui alors le gouverneur doit payer ses fautes . Merci

La démolition de centaines d’appartements est le comble du non.sens car un nombre impressionnant de marocains sont soit sans réel logement ou des baraques situés dans des bidonvilles. Ne peut-on pas trouver une solution à cette affaire hallucinante en faisant preuve d’un minimum d’intelligence tout en apportant une petite solution partielle au problème énorme du logement tant dans les grandes villes que les petites ?

@Chraibi : Si les immeubles sont construits sur un terrain qui n'est pas bien tassé, et avec la bonne structure pour les maintenirs érigés, il y aura un effondrement. C'est pour ça qu'il faut d'abord obtenir toutes les autorisations, et suivre un cahier des charges rigoureux, afin de tout faire dans l'ordre. La solution est simple : Le promoteur se doit de rembourser les acheteurs, ou à défaut, leur trouver et payer un logement temporaire le temps que les immeubles soient re-construits.

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