Nouveaux rebondissements dans l’affaire du Souk Assalihine à Salé. Le principal mis en cause a été incarcéré à la prison d’Al Arjate, à l’issue de l’audition de plusieurs victimes présumées, dans le cadre d’une enquête approfondie placée sous la supervision du parquet.
Dans son édition du vendredi 16 mai, Al Akhbar rapporte que de nouveaux cas impliquant le même individu ont récemment émergé. Des victimes supplémentaires ont témoigné auprès de la police judiciaire, affirmant lui avoir remis d’importantes sommes d’argent en contrepartie de promesses d’attribution de locaux commerciaux au sein du marché.
L’affaire remonte à plusieurs mois, suite aux plaintes de bénéficiaires légitimes du projet. Ils dénonçaient leur exclusion au profit de personnes extérieures aux listes des artisans et commerçants relogés de leurs anciennes échoppes vers les nouvelles boutiques modernes.
D’après les informations recueillies par le journal, la police judiciaire a auditionné cette semaine cinq victimes, dont certaines ont confirmé avoir versé des sommes d’argent variables à l’accusé, dans l’espoir d’obtenir un local au sein du nouveau marché. L’un des plaignants a même déclaré avoir remis à «l’intermédiaire» un montant de 20.000 dirhams comme avance, tandis qu’un autre a indiqué avoir payé un total de 60.000 dirhams en échange d’une promesse d’obtenir un local destiné à un café.
Toujours d’après Al Akhbar, les premières investigations ont révélé que l’accusé usurpait des fonctions officielles, se faisant passer tantôt pour un fonctionnaire de la wilaya de Rabat, tantôt pour un affilié à la préfecture de Salé, afin de donner de la crédibilité à ses actions et de gagner la confiance des victimes. Ces dernières sont principalement constituées d’ayants droit n’ayant pas encore bénéficié de commerces dans le cadre de ce projet. La même source ajoute que l’intermédiaire avait promis à plusieurs commerçants d’inscrire leurs noms sur les listes des bénéficiaires, en échange de sommes d’argent, avant d’être arrêté et placé en garde à vue.
Par ailleurs, Al Akhbar précise que la Brigade nationale de la police judiciaire poursuit ses enquêtes sur plusieurs dossiers en lien avec Souk Assalihine, l’un des plus grands projets commerciaux de la ville, qui a connu depuis son lancement des difficultés liées à la répartition équitable des locaux, ainsi que des protestations répétées de la part des ayants droit. Des sources au sein de l’Association des commerçants ont révélé que le nombre de locaux dont le sort reste inconnu s’élève à environ 60 unités, dont trois cafés qui n’ont pas encore été distribués, tandis qu’une opacité totale entoure le sort réservé à ses commerces.
Le quotidien rappelle enfin que de nombreux ayants droit appellent à une accélération du processus d’attribution des locaux restants, ainsi qu’à des poursuites judiciaires à l’encontre de toute personne impliquée dans la manipulation des listes ou dans des opérations de trafic de droits. Les enquêtes en cours devraient permettre de faire toute la lumière sur l’ampleur des préjudices subis, le nombre réel de victimes et les montants perçus dans le cadre de cette affaire d’escroquerie.