Rapport parlementaire: ces hôpitaux publics où sévissent les intermédiaires

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Revue de presseKiosque360. Une mission d’information parlementaire a établi un rapport accablant sur les hôpitaux de la région Fès-Meknès. Il y est fait mention d’un clientélisme partisan, de rendez-vous payants par un intermédiaire, de manque d’équipements dans les pavillons Covid-19 et d'un fort taux d’absentéisme.

Le 01/07/2021 à 19h10

Une enquête réalisée par une mission d’information parlementaire a révélé de graves dysfonctionnements et carences dans les hôpitaux de la région Fès-Meknès. Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du vendredi 2 juillet, que le rapport de cette mission montre que le domaine de la santé, dans la province de Boulemane, est dominé par un clientélisme partisan où des individus proches de certains partis politiques monopolisent ce secteur. Une situation qui contribue à l’instabilité du personnel administratif au sein de la délégation de la santé et entrave l’accès des citoyens aux services de soins et d’hospitalisation.

Pis encore, ajoute le rapport, les rendez-vous ne sont pas pris auprès du service médical mais d'un courtier qui monnaie ce service à la porte de l’hôpital provincial de Missouri. Le délégué par intérim a confirmé cet état de fait en indiquant que cet individu préparait une liste de malades qu’il présentait à l’administration de l’hôpital pour leur fixer des rendez-vous. Dans l’hôpital provincial de Taounat, la mission d’information a été confrontée à un problème plus grave encore, quand ses membres ont découvert que le pavillon réservé aux malades atteints du Covid-19 ne répondait pas aux normes de sécurité en vigueur.

Le quotidien Al Massae rapporte que l’équipement de protection individuel porté par le personnel de la santé ne répond pas aux critères en vigueur dans les hôpitaux du Royaume. Les soignants et les aide-soignants ne portent, en effet, ni gants ni bonnets chirurgicaux et ont du mal à utiliser, de manière professionnelle et sécurisée, les combinaisons de protection. Le rapport de la mission a, par ailleurs, recueilli les témoignages de certains malades atteints du Covid-19 qui se sont plaints de la qualité des soins, de l'absence de protocole de traitement et de la carence nutritionnelle des repas servis. Pis encore, ajoutent-ils, on sert aux diabétiques des aliments qui vont à l’encontre du régime qu’ils doivent suivre, comme du pain avec du fromage et du thé sucré.

Dans l’hôpital Ibn Baja de Taza, la mission a constaté que 3 des 4 médecins radiologues étaient toujours absents pour des raisons indéterminées. Les parlementaires se sont interrogés sur l’absence de matériel de diagnostic des maladies cardiovasculaires. Le directeur de l’hôpital leur a expliqué que les trois cardiologues qui exerçaient dans ce pavillon avaient quitté l’hôpital soit pour des raisons familiales soit à l’expiration de leur contrat. En définitive, la mission parlementaire a constaté, dans les six hôpitaux inspectés, un déficit chronique en ressources humaines, une dégradation des bâtiments hospitaliers, une vétusté du matériel médical et la non-réception d’équipements neufs financés par l’INDH.

Par Hassan Benadad
Le 01/07/2021 à 19h10