Réputés insalubres, ces quartiers figurent au centre des agglomérations d’El Youssoufia et de Takaddoum, sur la rive est de la capitale. Ces cinq quartiers ont été bâtis dans l’illégalité dans le courant des années 1960 sur les versants surplombant la rivière du Bouregreg, au nord-est de Rabat, sans le respect d’aucune norme architecturale et urbanistique.
Ces quartiers abritent actuellement une population globale d’environ 50.000 habitants -selon des estimations non confirmées officiellement. Il s’agit du Douar El Hadja (ex Douar Cristal), El Maâdid, Jbel Raïssi, Douar Doum et Douar Koreïch.
Outre l’insalubrité, y règne également l’insécurité, selon des témoignages recueillis sur place par Le360. Les ruelles de ces quartiers peuplés ne dépassent pas chacune deux mètres de large et les maisons ont été construites souvent à l’aide de simples briques. Pire, ces habitations ont été construites sans fondation en béton armé, ni dalles ni piliers solides. Les risques et les dangers d’effondrement des maisons guettent à tout moment les occupants de ces «favelas».
Aujourd’hui, le nouveau Plan d’aménagement unifié de Rabat, y compris la vallée du Bouregreg réaménagée et de la nouvelle Tour Mohammed VI, accorde un intérêt particulier à cette vaste zone décriée en mettant sur la table, selon une source proche de ce dossier, deux options principales pour régler ces deux points noirs.
L’une des pistes en cours de discussion porte sur la démolition de ces milliers d’habitations. Il s’agirait d’un gigantesque chantier au regard du poids de difficultés et des moyens financiers qui devraient être déployés en cas de choix final pour acquérir le foncier et les appartements de relocalisation.
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L’autre option consisterait à la restructuration et la réhabilitation de ces «cinq villages insalubres», comme les a qualifiés notre source. Toutefois, il faut préciser que les pouvoirs publics n’ont toujours pas pris de décision ferme et définitive sur l’un des deux choix.
Le PAU a été affiché publiquement le 24 août au siège du conseil de la ville pour «consultation et éventuellement émission d’observations» par les citoyens et les intéressés. Dans un de ses passages, le PAU note que ces «quartiers d’habitation populaire construits sur des pentes quelque fois très raides présentent une densité particulièrement élevée et des conditions d’habitabilité en dessous des seuils tolérés en matière d’hygiène, de sécurité, de confort et d’équipement».
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Le plan évoque des «constructions parfois à 4 ou 5 niveaux qui présentent d’énormes risques liés à plusieurs paramètres: absence ou insuffisances de fondations, entraînant des risques d’éboulement sur les terrains en pente, précarité des réseaux (assainissement, électricité, eau potable, voirie), ainsi qu’une accessibilité très restreinte pour les engins de sécurité)».
Le plan préconise clairement que «cette situation justifie une intervention étatique forte qui permet de répondre aux enjeux de sécurité, de qualité de vie tout en respectant les intérêts des habitants», poursuit notre source. Et de conclure que «compte tenu de l’extrême complexité du problème, aucune règle (option, NDLR) à priori n’est imposée à l’opérateur public qui sera désigné» pour régler le problème dans l’attente des «études spécifiques».