Procès de Jerada: 37 ans de prison ferme pour les 9 accusés

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Revue de presseKiosque360. Le tribunal de première instance d’Oujda a rendu, jeudi 8 novembre, son jugement dans l’affaire dite du «Hirak de Jerada». Parmi les 9 accusés, 5 ont été condamnés à cinq ans de prison ferme, les quatre autres ont écopé de 3 ans ferme.

Le 09/11/2018 à 21h44

La chambre criminelle du tribunal de première instance d’Oujda a rendu son jugement, jeudi 8 novembre, dans l’affaire dite du «hirak de Jerada». Les neuf accusés ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour leur implication dans les évènements qui ont succédé à la mort de deux ouvriers dans les mines de charbon de la région.

La cour a ainsi infligé 5 ans de prison ferme à Mohamed Tachalait, Rachid Ayadi, Rachid Chahib, Taeib Moughalia et Mouniim Al Nasikhi. Les quatre autres accusés, Aziz Ai Bihi, Yaasine Bekhairi, Mohamed Danbili et Soufiane Bouhouche ont écopé de trois ans de prison ferme.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du samedi 10 novembre, que la CDT a, dans un communiqué, affiché sa grande surprise face à «la sévérité» de ce jugement prononcé contre les détenus du «hirak social» de Jerada. La centrale syndicale appelle ainsi à réviser ce verdict, à libérer les accusés et à écouter les doléances des populations de la région pour, dit-elle, «les sortir de l’isolement, de la marginalisation, de l’appauvrissement et par conséquent fermer les puits de la mort (mines)».

Ce jugement fait suite aux évènements qu’a connus la ville de Jerada quand ses habitants «appauvris» ont organisé un «hirak social». Leurs revendications étaient pourtant modestes, poursuit le communiqué. La centrale syndicale indique que tandis que certaines couches sociales subissent une extrême paupérisation, «d’autres catégories de gens s’enrichissent au détriment de la santé et du labour des habitants, surtout depuis que l’Etat a fermé les mines de Jerada qui constituaient la seule source de développement pour la région. Depuis, des milliers d’ouvriers ont été licenciés en recevant de petites indemnisations dont la quasi totalité a été déboursée dans les hôpitaux et les cliniques pour soigner le silicose, la tuberculose, l’asthme et autres maladies respiratoires».

Cette misère, ajoute le communiqué, n’a pas été considérée comme une circonstance atténuante par le tribunal qui a condamné les jeunes à des peines «sévères». C’est pour cette raison, ajoute la CDT, qu’il faut réviser ce jugement et «encourager l’investissement productif qui génère des emplois pour les jeunes et qui fournit aux personnes âgées une protection sociale, une retraite et un soutien direct aux veuves».

Par Samir Hilmi
Le 09/11/2018 à 21h44