Offensive des chirurgiens esthétiques contre les salons de beauté

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Revue de presseKiosque360. La «chirurgie esthétique», dans le secteur informel, serait en train de prendre le pas sur la pratique professionnelle, scientifique et réglementée. Ce qui a poussé le Syndicat national des chirurgiens esthétiques à tirer la sonnette d’alarme. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 16/02/2022 à 20h26

L’anarchie et l’informel sont en train de secouer et de formater le secteur de la chirurgie esthétique dans le pays. En effet, des salons de beauté et de coiffure, ainsi que des espaces de sport, proposent des services d’esthétique et manipulent des machines hautement sophistiquées présentant de sérieux dangers sur la santé en cas de fausse manipulation. Autant dire que les risques encourus sont innombrables.

Pourtant, la pratique dans l’informel bat son plein, alerte le Syndicat national des chirurgiens esthétiques. Les clients sont ciblés sur les réseaux sociaux et via des médias. Et on leur fait croire que des «techniques à la mode» sont proposées dans ces salons et espaces informels, rapporte Assabah dans son édition du jeudi 17 février. De plus, ce secteur informel exerce dans l’illégalité, précise le quotidien sur la base d’un communiqué du Syndicat national des chirurgiens esthétiques.

Face au nombre important des salons de coiffure, d’esthétique, des salles de sport et d’autres locaux proposant des prestations qui relèvent des compétences des spécialistes en la manière, le syndicat a appelé les autorités compétentes à agir d’urgence. Et ce, pour protéger la santé des personnes et défendre les intérêts du secteur réglementé et régi par les lois.

Dans une déclaration au quotidien, El Hassan Boukind, professeur en chirurgie plastique et esthétique, a appelé «les autorités gouvernementales à formuler des lois claires pour organiser ce secteur, à l’instar d’autres pays comme la France et la Belgique». Le professeur Boukind, qui préside également l’association marocaine des chirurgiens esthétiques, a fait savoir que certains espaces parvenaient à se procurer, par des moyens illégaux, des machines utilisées dans le secteur de l’esthétique comme, par exemple, des lasers. Or, ces machines exigent un savoir-faire et des autorisations du ministère de la Santé. Et de dénoncer l'anarchie régnant dans le secteur, anarchie dont sont victimes des citoyens non avisés.

Le communiqué du syndicat, ajoute le quotidien, a mis en garde les citoyens contre les prestations dans l’informel, notamment le botox pour le visage et pour les lèvres, vu les risques que cela pourrait engendrer. Les injections à visée esthétique ne doivent en aucun cas être banalisées à ce point et mises au même niveau qu’une coiffure, un tatouage ou une manucure, fait remarquer le même communiqué.

Dans le même sillage, le syndicat national des chirurgiens esthétiques a également soulevé la problématique des médecins venus récemment de pays étrangers, notamment de la Russie et de l’Ukraine, qui ne sont pas inscrits au Conseil national de l’Ordre des médecins. Ces derniers exercent clandestinement et illégalement dans les salons de beauté et de coiffure, arguant de la maîtrise de «techniques russes» dans ce domaine esthétique à la mode pour attirer de nombreuses patientes innocentes, sachant que les produits utilisés sont illicites et interdits. Autant dire que de sérieux dangers guettent les clients et les clientes de ce commerce informel.

Par Mohamed Younsi
Le 16/02/2022 à 20h26