La nuit d’Achoura, traditionnellement dédiée à la spiritualité et au patrimoine culturel, a été marquée cette année par une série d’incidents violents dans plusieurs villes du Maroc. À Salé, notamment dans le quartier Sidi Moussa, des jeunes ont affronté les forces de l’ordre à coups de pierres, tandis que des pneus enflammés obstruaient les artères principales, provoquant un chaos momentané. L’intervention des autorités pour rétablir l’ordre a été accueillie par une hostilité marquée, allant jusqu’à des jets de projectiles contre les pompiers et les policiers.
L’Association marocaine pour la défense des droits du consommateur a vivement dénoncé ces dérives, soulignant que des festivités censées être paisibles se sont muées en menace pour la sécurité publique, particulièrement pour les plus vulnérables. Ali Chatour, président de l’association, a mis en garde contre la persistance de pratiques anarchiques, telles que les incendies volontaires et l’utilisation de pétards illégaux. Il a rappelé les drames survenus les années précédentes et exhorté à un contrôle renforcé sur le trafic de ces produits dangereux, souvent écoulés via des circuits clandestins.
De son côté, le quotidien Al Akhbar relève une mobilisation exceptionnelle des services de sécurité à Rabat et Salé, où les célébrations ont dégénéré en affrontements entre mineurs et forces de l’ordre, notamment dans les quartiers populaires. En amont, les autorités locales, en collaboration avec les services d’hygiène et les entreprises de nettoyage, avaient pourtant mené des opérations préventives pour confisquer pneus et matières inflammables. Ces efforts ont permis la saisie de 67 pneus imprégnés d’essence, dissimulés dans des entrepôts illicites, ainsi que d’importants stocks de pétards et d’engins explosifs artisanaux. Un vendeur de ces produits prohibés a d’ailleurs été interpellé, mettant en lumière la persistance d’un marché noir malgré les interdictions en vigueur.