M’dina Bus: la révision du contrat de gestion délégué tarde, les bus brûlent

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En l’espace d’une dizaine de jours, trois autobus de M’dina Bus ont pris feu. En attendant les résultats de l’enquête déterminant les causes de ces incidents, retour sur la complexité de la relation entre la ville de Casablanca et le gestionnaire délégué.

Le 21/01/2017 à 15h01

Sale temps pour M’dina Bus! Depuis le 30 décembre, trois bus ont pris feu à Casablanca en l’espace d’une dizaine de jours uniquement.

Le dernier en date s’est déclaré le 18 janvier lorsqu’un bus de la marque DAF propriété de M’dina Bus a pris feu sur le boulevard Ibn Sina sans provoquer de pertes humaines.

La cause principale de ces incendies n’a toujours pas été révélée. L’entreprise M’dina Bus qui gère un parc de 800 bus à Casablanca en gestion déléguée, la protection civile et d’autres autorités de la ville multiplient les réunions de crise en commission avant de se prononcer.

Les résultats de l’enquête devraient en principe être communiqués en début de semaine prochaine, d’après des sources auprès de la compagnie de transport, sous couvert d’anonymat.

Mais d’ores et déjà, les responsables à M’dina Bus sont sur deux principales pistes. Il s'agirait soit d'une suite de coïncidences malheureuses, soit d'un problème technique.

Mais pour en avoir le cœur net, il faut attendre tous les résultats de l’enquête.

Le parc des bus de Casablanca se fait de plus en plus vieux. Pour investir dans de nouveaux véhicules, il faudrait, selon des sources auprès de M’dina Bus, que la ville de Casablanca débloque le budget d’investissement pour assurer la continuité du service.

Durant toute la période où Mohammed Sajid était le maire de Casablanca, il y avait un blocage, selon des sources de M’dina Bus. L’ancien maire refusait de recevoir les responsables de l’entreprise.

Les comités de suivi ne se tenaient pas et cela a duré huit ans. Et aucune réunion du comité de suivi n'a eu lieu durant ces huit ans!

Conséquence: l’activité du transport public étant déficitaire, les choses ont empiré.

Pour que les investissements puissent avoir lieu, il faut se réunir autour d’une table, que chacun rende ses comptes et annonce les investissements engagés.

Depuis que Abdelaziz Omari est arrivé à la tête du Conseil de la ville de Casablanca, la première réunion du comité de suivi a eu lieu en février 2016.

Il a écouté les différents acteurs impliqués et a décidé de lancer un audit. Le marché de cet audit a été remporté par la société KPMG.

Mais en attendant les rapports d'audit, il faudrait tout de même prendre des décisions, compte tenu des derniers évènements.

Pour l’instant, grâce à la vigilance des chauffeurs d’autobus, les dégâts humains ont été évités. Mais jusqu'à quand?

Par Qods Chabaa
Le 21/01/2017 à 15h01