Les habitants de Dar Bouazza sont bien nombreux à être exaspérés. Leur lieu de vie, en bord de mer, qui n'était autrefois qu'un petit douar limitrophe à Casablanca, est aujourd'hui très en retard dans ses investissements en infrastructures et équipements.
Le décalage se creuse, entre projets immobiliers d'envergure, arrivée de nouveaux "Darbistes", le surnom des habitants de cette agglomération, et les projets que devront nécessairement mener les autorités communales, des projets qui accusent désormais un très grand retard.
Dar Bouazza a en effet connu une évolution démographique importante. En dix ans, l'agglomération est passée de 67.000 habitants en 2004, à 151.373 habitants en 2014, selon un recensement du HCP réalisé en 2016. Une estimation qui a encore a dû augmenter ces dernières années, étant donné la multiplication des projets immobiliers dans cette zone.
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Pour dire haut et fort leur malaise, les résidents de Dar Bouazza ont adressé, à travers différentes associations, maintes lettres au maire de la commune, où ils se plaignent de cette situation. Alors que ces multiples courriers sont restés sans réponse, ils ont décidé aujourd'hui de passer à la vitesse supérieure, et de se regrouper dans un collectif , "Darb In Tamara" ("Darb dans la galère"), pour faire entendre leur voix.
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"Dar Bouazza a connu une grande explosion de projets immobiliers en même pas deux ans. Ces projets ne nous dérangent pas, mais les infrastructures sont inadaptées à Dar Bouazza d’aujourd’hui et le seront encore moins à Dar Bouazza de demain", déplore le porte-parole de ce collectif, un Darbiste qui a requis l'anonymat.
Visiblement, les pouvoirs publics n’ont rien su anticiper du développement remarquable que connaît actuellement la commune.
En ce qui concerne l'état des routes, un seul axe de circulation relie Dar Bouazza à Casablanca. Il s'agit d'une route étroite, et délabrée, qui ne peut plus supporter le grand flux des voitures qui y roulent tous les jours.
"L’état déplorable de l’unique route reliant Dar Bouazza à Casablanca a un impact négatif sur le quotidien des "Darbistes". Il faut compter 45 minutes à une heure, tous les jours, pour traverser 10 km, à cause des embouteillages lors des heures de pointe", explique le porte-parole de ce collectif.
Et à Dar Bouazza même, la mobilité est pénible, non seulement pour les automobilistes, mais aussi pour les usagers des transports en commun. L'agglomération ne compte que deux ou trois bus, qui se trouvent dans un état de délabrement avancé, et ce sont là les seuls véhicules à même de faire le trajet entre Dar Bouazza et Casablanca.
"Nos enfants sont obligés de s’entasser dans les grands taxis blancs pour se rendre à l’école", se plaint une autre Darbiste, membre de ce collectif.
Mais les soucis de transport ne sont pas les seuls problèmes des Darbistes. Santé, sécurité, épuration de l'eau, éclairage des rues, les habitants n’ont aucune visibilité sur les projets à venir ou les chantiers en cours.
"Le seul centre de Santé, "Moulay El Hassan", dont dispose Dar Bouazza, ne bénéficie d’aucun équipement. L’unique poste de la Gendarmerie Royale, qui compte quelques agents, ne suffit plus à sécuriser cette ville qui évolue très vite", souligne le porte-parole du collectif.
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En fait, la commune de Dar Bouazza a été ouverte à l’urbanisation, sans qu'une étude préalable sur la croissance démographique qu’elle engendrerait n'ait été établie. Dans un premier temps décrétée en tant que zone destinée aux résidences secondaires, l'agglomération, qui a poussé tel un champignon, accueille de plus en plus d'habitants qui s'y sont installés définitivement.
"Les problèmes périodiques sont devenus quotidiens. Nous souhaitons mener une action pacifique pour alerter les responsables sur la situation de la ville et avoir une visibilité concernant l’avancement des infrastructures publiques", explique ce porte-parole, déterminé à faire cesser l'inconfort qui résulte de cette situation, qui empoisonne bien évidemment le quotidien des habitants de Dar Bouazza.