Nombre d’homosexuels marocains, dont certains se sont carrément transformés en femmes en passant par le bistouri, multiplient, ces derniers jours, les protestations dans le préside occupé de Sebta, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 17 août. Ils se plaignent de menaces de mort régulièrement proférées à leur encontre, quand ils ne sont pas violés, insultés ou tabassés en public. Une situation qu’ils décrivent comme «pire que celle de leur rejet total en tant qu'homosexuels au Maroc».
Les sources d’Assabah affirment que les plaignants ont organisé une série de réunions avec nombre de partis politiques et associations de défense des droits de la communauté LGBT. Les homosexuels marocains, qui disent ne pas être très nombreux à Sebta, n’en subissent pas moins le racisme des Espagnols et autres Sebtaouis qui ne cachent pas leur homophobie, dépassant de loin ce qu’ils ont enduré au Maroc. Pourtant, dans les présides de Sebta et Melilla, les homosexuels se comptent par centaines.
Assabah cite le cas d’une lesbienne de 31 ans, victime de la diffusion à large échelle d’une sextape la montrant avec sa petite amie, à Tétouan, où elle vivait et travaillait. Cette exilée sexuelle à Sebta affirme avoir fui son pays par crainte de représailles, suite à des menaces émanant de son propre milieu familial.
Quand ils ne sont pas insultés ou tabassés par les habitants locaux, voire violés par des détraqués, les homosexuels marocains, dont certains transgenres, sont parfois exploités par des proxénètes. Cette situation interpelle aujourd'hui les autorités espagnoles locales, d'autant que des associations de défense des droits des immigrés se sont penchées sur le cas de ces exilés d’un genre particulier. Même la branche locale du PSOE, au pouvoir à Madrid, a exigé des autorités de Sebta de renforcer la sécurité et la protection en faveur des homosexuels marocains qui doivent jouir des mêmes droits que leurs semblables espagnols.