L’argent public fait un retour marqué au sein des clubs nationaux de football, notamment dans le championnat professionnel, de première et deuxième divisions. C’est ce que rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 10 et 11 mai.
Ce constat fait dire au quotidien que des conseils communaux et régionaux «ont recommencé à allouer des sommes importantes sous forme de subventions aux clubs de football, après une période de disette».
«Les clubs ont bénéficié de subventions dépassant, pour certains, les dix millions de dirhams, comme c’est le cas pour le Wydad et le Raja de Casablanca, tandis que d’autres équipes, telles que l’IRT de Tanger, le Moghreb Tétouan et le Chabab de Mohammedia, ont reçu plus de 5 millions de dirhams de subventions», affirme le quotidien.
Citant des sources informées, Assabah avance que «certains walis et gouverneurs se montrent désormais plus ouverts aux problèmes des clubs de football, en recevant leurs dirigeants dans leurs bureaux, en facilitant l’obtention de subventions, en motivant les joueurs et en intervenant pour résoudre les conflits internes dans certaines équipes».
Cependant, relève le quotidien, «cette générosité dans l’octroi de fonds publics aux clubs de football n’est pas exempte de dysfonctionnements. Parmi les plus marquants figurent l’assouplissement des conditions d’octroi des subventions, comme l’absence de renouvellement des accréditations ou le non-respect des procédures et de la tenue des assemblées générales».
De plus, poursuit le quotidien, la plupart des conseils élus qui accordent des subventions aux clubs de football ne veillent pas souvent à contrôler l’exécution des clauses des conventions de partenariat ou des accords de financement qui les lient à ces clubs.
Un autre dysfonctionnement notable, relevé par le quotidien, est «la négligence des autres disciplines sportives, au point que nombre d’entre elles ont cessé leurs activités, au profit d’un intérêt exclusif pour le football». Cette situation, estime Assabah, «a engendré une forme de laxisme chez la plupart des clubs, qui se désintéressent de l’investissement, de l’amélioration de la gouvernance et de la recherche de ressources auprès du secteur privé, leurs dirigeants comptant principalement sur les aides publiques».
«D’autres pratiques ont également émergé, notamment des tentatives de contournement des situations de conflits d’intérêts», note le quotidien, précisant que «certains présidents de conseils élus, conseillers locaux et dirigeants de clubs sportifs, qui contribuent à la fois à la gestion des collectivités territoriales et des clubs sportifs, détiennent des parts dans leurs clubs ou nomment des présidents et gestionnaires de façade pour éviter de violer la législation sur les conflits d’intérêts».
Ainsi, selon certaines sources citées par Assabah, «des présidents et dirigeants de clubs contrôlent tous les aspects de ces clubs sans que leurs noms apparaissent dans la liste officielle des bureaux dirigeants».
Quant aux raisons de ce retour en force de l’argent public dans les clubs de football, conclut le quotidien, «les données indiquent que certains responsables des collectivités et préfectures ont perçu des signaux concernant l’accompagnement de l’organisation par le Maroc de la Coupe du Monde 2030 et ont décidé d’agir».