La population carcérale au Maroc approche les 100.000 détenus, un record

Mohamed Salah Tamek, délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la Réinsertion.

Mohamed Salah Tamek, délégué général de l'Administration pénitentiaire et de la Réinsertion. . DR

La population carcérale s’établit actuellement à quelque 98.000 détenus, et risque de frôler la barre des 100.000 individus emprisonnés à la fin de l’année 2022. La cause principale en est la période de détention préventive, en attendant d'autres alternatives. Explications.

Le 01/11/2022 à 14h07

La population carcérale s’établit actuellement à quelque 98.000 détenus répartis sur plus de 70 établissements pénitentiaires du pays, indique la présentation, ce mardi 1er novembre 2022, devant la commission de la Justice et de la législation à la Chambre des représentants, du budget sectoriel de de la délégation générale de l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). 

Cela représente une augmentation de 10% par rapport à la même période d’octobre 2021, souligne Mohamed Salah Tamek, patron de la DGAPR, devant les députés.

Une situation qui risque d’empirer d’ici la fin de l’année, avec des prévisions officielles qui tablent sur quelque 100.000 prisonniers. 

En comparaison avec les pays du voisinage, le Maroc arrive en tête quand on prend en considération le nombre de détenus rapporté à 100.000 habitants. Au Maroc, ce ratio est de 265, contre 116 en Espagne, 106 en France et 95 en Italie.

Devant les élus, Mohamed Salah Tamek a de nouveau critiqué le pourcentage très élevé des détenus en détention préventive (43% de la population carcérale à fin septembre 2022), avec toutes les contraintes que cela représente, en attendant que le législateur adopte des alternatives comme le bracelet électronique.

Une situation qui pousse la DGAPR à construire davantage d’établissements pénitentiaires et à en rénover d’autres, avec le coût financier que cela implique.

Actuellement, les travaux de construction de la prison El Jadida II et les travaux de réfection de la prison locale de Khémisset sont en phase d’achèvement. Les travaux de construction de deux autres nouvelles prisons, à Laâyoune et Tamesna, sont en cours, de même que pour la prison Essaouira II qui viennent d’être lancés.

La DGAPR avait sondé la piste d’un partenariat avec le privé pour la construction de nouvelles prisons et une proposition dans ce sens est entre les mains du gouvernement. Au niveau régional, sept conventions ont été signées avec les Conseils régionaux et trois conventions similaires sont en chantier.

Par Rahim Sefrioui
Le 01/11/2022 à 14h07

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Il faut remplacer beaucoup de peines par du service communautaire obligatoire (comme participer au nettoyage des villes, ecoles, parcs, voire traivail symboliquement remunere dans les decharges ou des traveaux forcés sur des chantiers ou forets) avec retour en prison garanti s'ils essayent de frauder ou soudoyer ceux qui les surveillent. Egalement maintenir la prison pour tous ceux dont la liberte conditionelle pourrait permettre la destruction de preuves ou lintimidation ou meme la vengeance contre des temoins et plaignants.

Les bracelets électroniques pourrait être utilisés à cet effet. Mais on est d’avis que la détention préventive doit être sous-traitée au privé en attendant que les cours de justice tranchent dans les dossiers qui leur sont référés.

Waaaw plus que le nombre des étudiants à l’université. Franchement celui qui a volé un chewing-gum mérite 5ans de prison ? Celui qui a volé 12000 DH mérite 10 ans de prison ? C’est l’exagération , il faut trouver d’autres méthodes ? 100.000 prisonniers c’est plus qu’un ville. Les juges chez nous , ils distribuent les années comme les bonbons !

Il faut communier certaines condamnations à de lourdes amendes pour soulager les prisons.

On pourrait privatiser partiellement le système carcéral public. Faire appel au privé pour construire et gérer des centres de détention spéciaux pour alléger la pression que la détention préventive met sur le système. D’autant plus qu’on assiste ces dernières années à une croissance rapide des cas de détention préventive; due principalement à la détermination louable des autorités policières et judiciaires de lutter contre la criminalité de tous genres. En plus, rien qu’avec les campagnes programmées de lutte contre le fléau de la corruption dans le pays, le besoin pour des centres de détention préventive augmentera certainement. Dans le cas des crimes financiers, les jugements de saisie et liquidation des biens mal acquis en couvriraient amplement les coûts de sous-traitance au privé!

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