Kénitra: un "mort" refait surface au tribunal!

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. La Cour d’appel de Kénitra a connu, la semaine dernière, un rebondissement spectaculaire quand un homme, censé être mort, s’est présenté devant le juge qui statuait dans une affaire où ses héritiers étaient poursuivis pour escroquerie.

Le 20/09/2021 à 20h44

Une demande d’assistance déposée, en juin dernier, par un avocat au nom de deux héritiers d’une personnalité influente de Kénitra, a provoqué un rebondissement spectaculaire dans l’enceinte de la Cour d’appel. En effet, au moment où la Cour statuait sur cette affaire dans laquelle les héritiers (un homme et une femme) étaient poursuivis pour escroquerie, le défunt propriétaire de la succession est apparu en chair et en os. L’homme, censé être mort, s’est présenté en personne devant la justice pour déposer une plainte contre la victime de ses héritiers qu’il accuse, à son tour, d’escroquerie et de défaut de provision de lettres de change.

Face à ce coup de théâtre, le président de la Cour a décidé de reporter l’audience au 26 octobre prochain. Le magistrat a, en outre, décerné un mandat de comparution, par la force publique, à l’encontre de tous les antagonistes. Dans les détails, l’héritière avait proposé au plaignant de s’associer avec elle dans un projet de construction d’une école privée en lui réclamant un apport de 500.000 dirhams. Après lui avoir avancé cette somme, l’homme s’est aperçu que son associée avait fait la même proposition à une autre femme, qui a également porté plainte contre elle pour escroquerie.

Le quotidien Assabah rapporte que l'homme a porté plainte devant le tribunal de première instance qui a statué en sa faveur, avant que la mise en cause ne lui propose de régler ce litige à l’amiable. L’héritière lui a alors proposé de lui céder un bien immobilier d’une valeur de 1.200.000 dirhams, à condition qu’il lui verse un reliquat de 210.000 dirhams sous forme de lettres de change. Sauf que, une fois encore, la dame a failli à sa parole pour disparaître, avant de lui faire savoir que son frère, qui était en possession des traites et des documents du bien immobilier, se trouvait en voyage à l’étranger. C’est au moment où il a interjeté appel qu’un avocat a présenté une demande pour représenter les héritiers du frère de l’accusée. 

L’affaire se complique davantage quand on sait que cet avocat a décidé d’assister la mise en cause et de nouveaux plaignants contre la victime de l’escroquerie. Le plaignant n’est pas au bout de ses surprises puisque, quelques jours après, il a reçu un avis de sa banque lui notifiant que les traites qu’il avait versées à la dame avaient été présentées à l’encaissement avant d’être rejetées pour défaut de provision. Il découvrira, au cours de l’audience de la semaine dernière, que c’est le frère de l’héritière, censé être mort, qui a personnellement déposé plainte contre lui pour escroquerie. Face à ce rebondissement et à la «résurrection» d’un mort, la Cour a décidé de reporter l’audience et de convoquer tous les antagonistes dans cette affaire on ne peut plus ambiguë et spectaculaire.

Par Hassan Benadad
Le 20/09/2021 à 20h44