Une performance exaltante et une affluence jamais enregistrée au point qu’aucune chambre n’est disponible au niveau des établissements d’accueil et hôteliers de la ville.
«A la veille du Nouvel An, Essaouira affiche complet. Il n’y a plus une seule chambre disponible dans un rayon d’une quinzaine de kilomètres autour de la ville», a déclaré à la MAP, le président du bureau exécutif de l’Association Essaouira-Mogador, Tarik Ottmani, en marge de la 6e édition du festival Jazz sous l’arganier (27-29 décembre), un évènement dont ladite association est l’organisatrice.
Cette performance «vient confirmer le rebond spectaculaire que connaît Essaouira au cours de cette période post-Covid», a poursuivi Tarik Ottmani, également président du conseil communal d’Essaouira, ajoutant que les statistiques démontrent que ce rebond est «le plus impressionnant dans notre pays, en termes de nuitées et de continuité, car il n’y a quasiment plus de saison à Essaouira».
Et d’enchaîner que la ville connaît une affluence sans précédent, dont les Souiris ne peuvent qu’être fiers, tout en faisant remarquer que ces performances sont réalisées alors que la ville n’a récupéré que le tiers des connexions aériennes dont elle disposait avant le Covid-19.
Essaouira compte aujourd’hui une dizaine de vols directs hebdomadaires reliant la cité des Alizés à Paris, à Bruxelles, à Londres, à Marseille et à d’autres villes européennes, alors qu’avant la pandémie de Covid-19, elle disposait d’une trentaine de liaisons directes hebdomadaires, a rappelé Tarik Ottmani.
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Ainsi, un double constat s’impose. D’une part, bien que la ville n’ait récupéré que le tiers des vols la reliant à l’Europe, elle fait encore plus et mieux, et d’autre part, «les autorités régionales et nationales qui sont en charge du maintien du développement des liaisons avec le Maroc, notamment avec des destinations qui connaissent une dynamique comme celle que vit Essaouira, n'accompagnent pas cette performance comme il se doit».
«C’est encore plus préoccupant avec l’importance des flux des touristes nationaux qui viennent de très loin et qui font des heures en voiture. Malgré les démarches entreprises auprès des autorités compétentes, force est de constater qu’il n’y a toujours pas de liaisons aériennes directes au moins avec Casablanca et Rabat», a expliqué Tarik Ottmani, en mettant l’accent sur l’importance de la densité des visiteurs d’Essaouira en provenance de ces deux grandes métropoles.
«Je tiens aussi à souligner qu’en droite ligne de ce rebond impressionnant que connaît la ville sur les plans hôtelier et touristique, l’un des atouts majeurs de notre cité demeure son patrimoine et la capacité d’Essaouira de faire parler nos vieilles pierres qui disent de belles histoires aux visiteurs», a-t-il dit.
Il a, dans ce sillage, souligné que l’inauguration de Bayt Dakira par Sa Majesté le Roi Mohammed VI fait déjà date dans l’histoire, relevant que cet espace emblématique reçoit chaque jour des centaines de visiteurs.
Au cours d’une semaine du mois de décembre, l’affluence «a brisé tous les compteurs en dépassant mille visiteurs par jour», a-t-il fait savoir, qualifiant d’«exaltante» et de «réconfortante» cette performance.
Et Tarik Ottmani de noter que la musique reste au cœur de la locomotive du développement d’Essaouira, soulignant qu’en cette fin d’année, et pour la première fois, depuis la période du Covid, la cité des Alizés a redonné vie et éclat à son festival, Jazz sous l’Arganier, dernier-né des grands rendez-vous organisés dans la ville.
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Les concerts d’ouverture de cet évènement, qui se sont déroulés mardi soir, ont été un véritable triomphe, en présentant l’une des soirées les plus emblématiques et les plus exaltantes de l’histoire de tous les festivals d’Essaouira depuis une trentaine d’années, a-t-il précisé.
«C’était un moment très fort et éblouissant quand des musiciens venus d’Australie, des Etats-Unis, du Brésil et du Mali sont allés à la rencontre de la jeune génération des maâlems, musiciens et chanteurs gnaouis de la ville», a constaté Tarik Ottmani.
«Une fois encore, Essaouira a su dire aux autres que nous aimons toutes les musiques et que toutes les musiques aiment Essaouira», a-t-il conclu.
En effet, cette performance de fin d’année vient confirmer la résilience et la dynamique qu’a connues la ville en 2022, durant laquelle la perle de l’Atlantique a battu ses records d’affluence après les succès retentissants des différents évènements d’envergure organisés durant cette année après une aussi longue parenthèse, Covid-19 oblige, ce qui illustre de manière éloquente l’ADN nourri et façonné depuis plus de trente ans par l’exceptionnelle richesse de son patrimoine matériel et immatériel, l’addition volontariste et réussie de toutes ses diversités et la qualité de son offre culturelle, à l’initiative et sous l’impulsion notamment de l’Association Essaouira-Mogador.
Jamais Essaouira n’aura vécu une année aussi effervescente en termes d’affluence de visiteurs et de festivaliers venus assister à la multitude d’évènements éclectiques et de manifestations de haute facture qu’abrite annuellement la cité millénaire.