Drame de Tanger: l'enquête est toujours en cours

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Revue de presseKiosque360. Depuis le drame de l’atelier de textile de Tanger, des enquêtes ont été diligentées. Il s’est avéré que le permis de construire de la villa ne prévoyait pas l’aménagement d’un sous-sol et que le lotissement résidentiel était bâti sur une zone inondable.

Le 04/03/2021 à 19h03

Des commissions d’inspection, sécuritaires et administratives, se sont rendus à l’arrondissement de Bni Makada à Tanger pour enquêter sur l’inondation qui, le 8 février dernier, avait fait 28 morts dans un atelier de textile.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 5 mars, que les investigations se concentrent maintenant sur le permis de construire de la villa et l’autorisation d’exploitation du sous-sol dans une activité industrielle. Selon les premiers éléments de l’enquête, le sous-sol ne figurait pas dans le plan initial de la maison déclaré aux services concernés pour obtenir le permis de construire.

Pis encore, le lotissement résidentiel où se trouve cette villa n’est pas conforme à la loi de l’urbanisme puisque les maisons qui s'y trouvent ont été construites dans le lit d’un oued. Autrement dit, la faute incombe aux responsables qui ont autorisé en 1980 la construction dans cette zone considérée comme inondable qui, de surcroit, était entourée par des terrains humides.

L’enquête a aussi été orientée vers Amendis, la société délégataire de la distribution d’eau, d’électricité et d’assainissement liquide. Les membres de ces commissions d’inspection ont entendu plusieurs employés du service d’assainissement pour déterminer le rôle de la société dans l’entretien du réseau des eaux usées et le degré de sa préparation pour parer aux situations d’urgence.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que les enquêteurs cherchent, par ailleurs, à déterminer si la société délégataire a failli à ses obligations. Les investigations visent principalement à vérifier si Amendis avait bien respecté les procédures en vigueur avant d’alimenter l’atelier de textile en électricité pour des besoins industriels.

Il faut rappeler que le procureur du Roi près du tribunal de première instance de Tanger avait déclaré le 17 février que le juge d’instruction avait, au cours d’une phase préliminaire, auditionné le propriétaire de l’usine sinistrée. Le mis en cause a été placé en détention préventive en attendant d’être soumis à un interrogatoire plus détaillé le 9 mars courant.

Il faut rappeler que le drame s’est produit dans la matinée du lundi 8 février quand des pluies torrentielles avaient submergé le sous-sol de la villa où se trouvait cet atelier de textile. Les ouvriers qui s’y trouvaient, dont la plupart sont des femmes, ont été pris au piège par la force irrésistible des torrents d’eau. Seule une poignée d’entre eux a pu échapper à la mort tandis que 28 ouvriers et ouvrières ont péri noyés faute d’issues de secours. L’enquête préliminaire avait montré qu’il ne s’agissait pas d’un atelier clandestin car selon les responsables régionaux, l’usine était inscrite au registre de commerce, déclarée au fisc et à la CNSS.

Par Hassan Benadad
Le 04/03/2021 à 19h03