Dilapidation de deniers publics: le député Mohamed Kendil devant la Chambre des crimes financiers

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Revue de presseLe procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès vient de transférer le dossier du procès en cours concernant Mohamed Kendil, député du Rassemblement national des indépendants (RNI, coalition gouvernementale) et président du conseil communal de Sidi Harazem, devant le juge d’instruction de la première Chambre criminelle chargée des crimes financiers près cette Cour d’appel. Parmi les chefs d’accusation dont il fait l’objet, ceux de «dilapidation de deniers publics». Une revue de presse d’Al Akhbar.

Le 19/06/2024 à 18h40

Député du RNI et président de la commune de Sidi Harazem depuis une trentaine d’années, Mohamed Kendil doit comparaître le lundi 8 juillet prochain devant le juge d’instruction de la première Chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès.

Abderrahim Zaïdi, procureur général du Roi près la Cour d’appel de Fès, vient d’en décider après avoir pris connaissance des conclusions d’une enquête menée par la Brigade régionale de la police judiciaire de Fès chargée des crimes financiers et économiques.

L’enquête judiciaire, qui se fondait sur plusieurs plaintes parvenues au parquet général compétent et à la Cour régionale des comptes, dévoilait des dysfonctionnements administratifs et financiers dans la gestion de la commune de Sidi Harazem, relaie Al Akhbar de ce jeudi 20 juin.

Selon le quotidien, «après l’audit des comptes de la commune, les experts de la Cour régionale des comptes ont découvert des dysfonctionnements, notamment dans la passation d’un marché de cession d’un complexe touristique à Sidi Harazem à une société créée par un entrepreneur proche d’un élu de cette même collectivité territoriale».

Al Akhbar indique que «cet entrepreneur a été interpellé pour avoir empêché les experts de la Cour régionale des comptes d’accéder au complexe touristique de Sidi Harazem en vue de prendre connaissance de la situation sur les lieux, et de passer au peigne fin les transactions relatives à l’exploitation de ce complexe».

Selon le libellé des plaintes parvenues aux autorités, explique Al Akhbar, «le complexe touristique de Sidi Harazem a été loué en 2011 en contrepartie d’une somme annuelle de 400.000 dirhams, mais sans piscine et sans autres installations».

Cependant, «l’entreprise, qui n’a pas respecté le cahier des charges dès le départ, a contrevenu aux textes de lois relatifs au code de l’urbanisme, en procédant à l’édification de constructions anarchiques sur les lieux».

Malgré le fait d’avoir ainsi contrevenu à la législation, détaille Al Akhbar, «le président de la commune n’a pas annulé le contrat de location entre la commune et l’entreprise, gérée par un élu et son épouse».

Les plaintes déposées contre Mohamed Kendil, député du RNI, en sa qualité de président du Conseil communal de Sidi Harazem, évoquent d’autres dysfonctionnements ayant trait à différents conflits d’intérêts, en sus du chef d’accusation de «dilapidation de deniers publics».

En attendant que l’enquête, qui suit son cours, livre l’ensemble de ses conclusions dans cette affaire caractérisée par de multiples rebondissements, le juge d’instruction poursuit quant à lui sa procédure.

Par Mohamed Younsi
Le 19/06/2024 à 18h40