Des sociétés de vente pyramidale impliquées dans le blanchiment d’argent

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Revue de presseKiosque360. Des sociétés spécialisées dans le système de vente pyramidale seraient impliquées dans des crimes de blanchiment d’argent. C’est du moins ce qu’a révélé l’arrestation d’un individu recherché à Kénitra. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 23/05/2022 à 20h21

L’arrestation dans la ville de Kénitra d’un individu recherché à l’échelle nationale a braqué les projecteurs sur «le danger que représente le système de vente pyramidale sur l’économie nationale». Le mis en cause possède des sociétés spécialisées dans la vente pyramidale et qui «réalisent des chiffres d’affaires phénoménaux chaque jour». Il a mis en place «un réseau de plus de 80.000 abonnés à l’échelle nationale et leur verse des gains chaque mois», rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 24 mai.

Ces activités louches ont été d’ailleurs repérées par l’Autorité nationale du renseignement financier. D’après les sources du quotidien, «ces sociétés effectuent des transactions financières importantes à travers des clients fictifs afin d’intégrer dans le circuit légal des sommes d’argent obtenues illégalement». Et ce, en mettant en place des réseaux de vente pyramidale au Maroc et dans un pays étranger dans le but de blanchiment de capitaux.

Ce système de vente pyramidale, poursuit le quotidien, serait seulement «une formule de société-écran afin de masquer les agissements de blanchiment d’argent et autres activités». La gestion du système est effectuée par des pseudonymes pour masquer l’identité du groupe qui pilote les opérations de vente fictive, de transferts pour afficher des transactions financières et des chiffres d’affaires fictifs.

Ce système, qui correspond à la création d'un réseau d'affaires qui repose sur le parrainage, a investi également le domaine de l’esthétique et la distribution des produits nutritionnels, a noté l’Autorité nationale du renseignement financier. Il propose aux abonnés d'importants gains, indique la même source, faisant savoir que les comptes de ces sociétés sont alimentés par des virements importants et des dépôts d'espèces.

L’Autorité nationale du renseignement financier, poursuit le quotidien, a repéré «des opérations de transferts d’argent effectuées par des personnes afin de blanchir l’argent acquis de manière illégale, notamment à travers le trafic de drogue». Ainsi, fait remarquer la même source, «ces sociétés réalisent des chiffres d’affaires importants qui ne correspondent pas à l’activité déclarée».

Ce qui est grave, s’interroge le journal, est que ces sociétés de vente pyramidale exercent leurs activités dans plusieurs villes du pays, en recrutement sur les réseaux sociaux. «L'adhérent pourrait gagner jusqu’à 200%, alors qu’il n’existe aucune activité réelle qui correspond à ce gain», note le quotidien.

Ces activités, rappelle enfin le journal, tombent sous le coup de l’article 574 du code pénal et d’autres textes qui viennent en application de la réforme de la loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux.

Par Mohamed Younsi
Le 23/05/2022 à 20h21