Des Marocains vendraient leurs reins à des réseaux criminels turcs

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Revue de presseKiosque360. Des réseaux criminels turcs de trafic d’organes humains ont réussi à convaincre des Marocains à vendre leurs reins moyennant 50.000 dirhams l’unité. Les donneurs se rendent en Turquie en tant que touristes, avant de passer sur le billard pour le prélèvement de leurs organes.

Le 24/11/2020 à 19h33

Des sources autorisées révèlent que des réseaux turcs spécialisés dans le trafic d’organes humains exploitent des Marocains démunis, notamment des jeunes, pour les convaincre de vendre leurs reins moyennant 50.000 dirhams l’unité. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 25 novembre, que ces réseaux attirent les donneurs de manière subtile pour ne pas attirer l’attention des services de sécurité marocains. En effet, les candidats à ce commerce illégal se rendent en Turquie en tant que touristes accueillis, dès leur arrivée, par des intermédiaires. 

Pour détourner l’attention de la police turque, ces derniers les hébergent dans des hôtels classés et leur organisent même des voyages organisés dans ce pays. Comme la législation turque est très sévère vis-à-vis du trafic d'organes, puisque ce crime est passible de 15 ans de prison, ces réseaux fabriquent de faux papiers aux futurs donneurs avec la complicité de certaines cliniques. Les mêmes sources soulignent que les Marocains séjournent dans ce pays pendant plusieurs semaines avant de subir le prélèvement de leurs reins.

Le quotidien Assabah rapporte que, après l’opération, ces «patients» sont relogés dans d’autres hôtels et subissent des opérations esthétiques pour camoufler le commerce illégal initial. Ce n’est qu’après avoir passé quelques jours de convalescence qu’ils retournent au Maroc où ils perçoivent 50.000 dirhams pour le rein vendu. Toujours selon les mêmes sources, la plupart des clients candidats à la transplantation de cet organe sont de richissimes arabes. Ces demandeurs préfèrent subir ces opérations en Turquie où ils trouvent une importante logistique d’accueil dirigée par des réseaux organisés avec des médecins spécialisés dans la greffe d’organes.

Des réseaux utilisent comme couverture des voyages organisés pour dissimuler ce commerce illégal. La police turque avait pourtant arrêté plusieurs membres de ces réseaux et avait ouvert une enquête après la publication sur internet d’annonces de vente de reins moyennant 70.000 dirhams. Ce n’est pas par hasard que la Turquie est considérée comme la destination privilégiée pour le prélèvement et la transplantation d’organes humains. Les statistiques officielles indiquent, en effet, que 20.000 patients attendent une transplantation de rein, tandis que 2.000 autres sont en attente pour une greffe du foie.

Par Hassan Benadad
Le 24/11/2020 à 19h33