Coronavirus: découverte d’un foyer de plus de 50 contaminations dans une usine à Casablanca

Une étape du protocole de dépistage de la présence du coronavirus SARS-CoV-2 à l'Institut Pasteur-Maroc de Casablanca.

Une étape du protocole de dépistage de la présence du coronavirus SARS-CoV-2 à l'Institut Pasteur-Maroc de Casablanca. . DR

Une chef d’équipe dans une usine spécialisée dans la production d’équipements médicaux et paramédicaux de Casablanca a été testée positive au Covid-19. Au cours de ses heures de travail, elle a contaminé plus de cinquante employées de cette unité industrielle. Explications.

Le 16/04/2020 à 12h13

Dans sa déclaration quotidienne, hier, mercredi 15 avril, le directeur de l'épidémiologie du ministère de la Santé, Mohamed El Youbi, l'a à peine caché. Les foyers familiaux sont depuis un certain temps des lieux de contamination par le coronavirus, et cette tendance s'est, hier, déplacée vers certaines entreprises encore opérationnelles en cette période de confinement obligatoire.

«Parmi les 136 nouveaux cas {détectés au cours des 24 heures précédant la déclaration, Ndlr}, 114 sont des personnes contacts, découvertes essentiellement dans les foyers de certaines unités commerciales et industrielles, mais également dans le milieu familial, dans certains cas», a annoncé Mohamed El Youbi.

Vérification faite, ce responsable du ministère de la Santé évoquait notamment le cas d’une usine spécialisée dans la fabrication d’équipements médicaux et paramédicaux, pour l’hémodialyse, une production essentiellement destinée à l'export. Cette unité industrielle, du nom d’Hémotech, est installée dans la zone industrielle de Aïn Sebaâ, à Casablanca. Employant 200 personnes, il s’agit d'une usine française délocalisée au Maroc, administrée par un ressortissant français. Autorisée à poursuivre sa production, de par le caractère essentiel de son activité, cette unité industrielle est devenue un cluster où plus de 50 cas de contamination au Covid-19 ont été déclarés, essentiellement des femmes, salariées de cette entreprise, apprend Le360 de sources proches du dossier.

Tout a commencé quand une chef d’équipe de cette usine a été déclarée positive au Covid-19. Les règles sanitaires d’usage voulant que toutes les personnes ayant été à son contact soient testées, cette procédures a révélé, pour l’heure, plus de cinquante cas de contaminations dans cette usine. Ce fait peut constituer une première, en ce qui concerne le nombre d’infections dans un seul et même lieu au Maroc, comme il pourrait bien être question d'un premier "cluster" relativement propice à la propagation du virus, compte tenu du fait que les 50 personnes, déclarées positives au Covid-19 travaillant dans cette usine, implique le fait que 50 foyers familiaux, dans 50 lieux différents, pourraient être être touchés par le coronavirus. 

De ce fait, les services de santé de Casablanca-Settat sont actuellement à pied d’oeuvre pour tester l'entourage de chacune de ces salariées qui ont été contaminées par le coronavirus. Tous les autres salariés de cette usine, ainsi que leur entourage familial, ont également été placés sous étroite surveillance médicale, et des mesures d’isolement et de confinement ont été prises. 

Le non respect de la distanciation sociale et des mesures barrières est sévèrement pointé du doigt dans la propagation du virus au sein de cette usine.

Un total de 12.192 personnes contacts ont été placées sous surveillance médicale au Maroc, dont 5.338 se trouvent toujours sous contrôle médical. Le nombre de cas confirmés, grâce au pistage des personnes contacts, a atteint 979 parmi les 2.024 cas infectés, au moment où cet article est mis en ligne.

En plus des laboratoires de l’Institut Pasteur de Casablanca, de l’Institut National d’Hygiène de Rabat et des laboratoires des hôpitaux militaires, six laboratoires relevant des centres hospitaliers universitaires (CHU), ainsi que deux autres relevant d’hôpitaux semi-privés contribuent à ces analyses de détection de la présence du coronavirus SARS-CoV-2 sur des prélèvements en laboratoires.

Par Tarik Qattab
Le 16/04/2020 à 12h13