Contraints de rejoindre leur foyer, ils défient l’état d’urgence

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Revue de presseKiosque360. Victimes collatérales du Covid-19, des travailleurs ont dû rejoindre leur foyer en empruntant des moyens de locomotion rudimentaires.

Le 10/05/2020 à 22h13

Dans son édition du 11 mai, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia brosse un portrait des citoyens qui n'ont pas attendu la fin de la crise sanitaire pour tenter de rejoindre le foyer familial. Faute d’offre de transport, ils y sont parvenus par des moyens de locomotion rudimentaires comme la mobylette ou le vélo, quand ils n'ont pas fait le trajet à pied.

Du fait du gel de l’activité occasionné par la propagation du Covid-19, Mohamed, âgé d’une quarantaine d’années, s’est retrouvé coincé dans la province de Tata, loin de sa famille basée à Imintanoute. Confiné depuis près d’un mois à Tata, il a finalement décidé de rentrer chez lui à pied et a donc refusé une proposition d’hébergement sur place. Le jeune aventurier a fait part au journal des difficultés rencontrées tout au long de son voyage, qui aura duré près de 8 jours. Un voyage durant lequel il a arpenté les massifs boisés peuplés de sangliers et a eu une série d’accrochages avec les populations locales. Mohamed précise toutefois que, s’il a pu mener son aventure jusqu'au bout, c’est grâce à l'aide des populations des douars situés tout au long de son parcours.

Le quotidien arabophone rapporte également que Toufik et Yassine, deux jeunes employés, ont décidé de quitter l’exploitation agricole où ils travaillaient, dans la banlieue d’Agadir, avant l’instauration de l’état d’urgence. 

Autre cas cité par le journal: celui d'un électricien de Houara, qui a rejoint sa famille basée à Safi en empruntant un vélo tout-terrain. Ce qui lui a permis d’effectuer le trajet en deux jours. A son arrivée à Safi, il a eu le bon réflexe de se présenter aux autorités sanitaires, qui l’ont placé en quarantaine à domicile pendant 14 jours. 

Enfin, Abdellah Belkabir a décroché la palme du plus long trajet signalé aux autorités. Employé dans la commune de Ait Amira (province de Chtouka Ait Baha), il a traversé pas moins de 1.700 Km jusqu’à Nador à bicyclette. Le trajet semé d’embuches a été parcouru en 10 jours, avec une première escale dans les montagnes d’Amskroud, puis à Imintanoute (province Chichaoua), Marrakech et plusieurs patelins, avant d’atteindre Taza et Nador, dernière étape de son voyage.

Par Khalil Ibrahimi
Le 10/05/2020 à 22h13