Colonies de vacances: PJD, la tentation rentière!

Colonie de vacances organisée à Harhoura, précédemment.

Colonie de vacances organisée à Harhoura, précédemment. . DR

Revue de presseKiosque360. Les colonies de vacances organisées par des communes de Casablanca et dirigées par des conseillers du PJD sont transformées en souks électoraux et en zaouïas d’invocations et de rites religieux. Les islamistes recrutent leurs proches moyennant de l’argent pour embrigader les enfants.

Le 22/07/2019 à 20h23

Selon des sources autorisées, certains proches des conseillers du PJD dans les arrondissements de Casablanca auraient bénéficié de revenus financiers sous le prétexte de superviser des colonies de vacances urbaines. Une façon d’exploiter les enfants de familles nécessiteuses en l’absence de tout contrôle du département de tutelle, en l’occurrence le ministère de la Jeunesse et des sports.

Selon les mêmes sources, les élus de l’arrondissement communal des Roches noires ont, lors de la précédente période estivale, confié la mission d’encadrement de 300 enfants à des membres de leur famille et autres proches. Ces derniers, qui ne disposaient pas de certificats de formation de moniteurs accordés par le ministère de tutelle, ont pourtant été rémunérés pour ce «travail». 

Certains observateurs ont qualifié ces colonies de vacances urbaines de «véritable scandale», tant le désordre bat son plein faute d’un encadrement qualifié pour les enfants. D’autres militants associatifs ont souligné que l’objectif des conseillers du PJD de s’accaparer les voix des familles de ces enfants lors des prochaines échéances électorales ont transformé ces colonies en «souks électoraux».

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 23 juillet, que les conseillers de la commune de Hay Mohammedi sont, eux aussi, tombés dans les mêmes calculs électoralistes. Il est vrai que les moniteurs étaient qualifiés, mais une responsable du parti islamiste a multiplié les visites dans cette colonie de vacances en empiétant sur les prérogatives des encadrants. Un militant associatif a imputé la responsabilité de l’anarchie qui règne dans les colonies de vacances urbaines au ministère de la Jeunesse et des sports qui s’est contenté de fournir la nourriture et les locaux. 

Des associations «politiques» affiliées au PJD ont profité de cette situation pour garantir le vote de ces familles pauvres lors des prochaines élections. La loi exige pourtant que les associations qui bénéficient des colonies de vacances disposent de cadres qualifiés ayant obtenu un diplôme de moniteur ou de directeur de colonie. Sans oublier que ladite association doit être dans une situation juridique conforme à la loi et que son statut comporte l’organisation des activités de vacances pour les enfants.

Le même intervenant souligne que les étapes réalisées par le Maroc dans ce secteur, pour répondre au normes internationales, ont été dissipées dans les colonies de vacances du PJD. Ce faisan, les associations dont les membres ont des liens de parenté avec les conseillers locaux se sont multipliées, ainsi que d’autres qui profitent de la rente des colonies de vacances. De plus, ces associations ne respectent pas les programmes éducatifs et autorisent même des comportements inconvenants pour transformer la colonie en une «Zaouïa d’invocations et de rites religieux gratuits».

Par Hassan Benadad
Le 22/07/2019 à 20h23