Au nom d’une princesse, une arnaqueuse s'empare de 400 MDH

Revue de presseKiosque360. Une histoire d’arnaque qui s’apparente plus à l'imagination qu’au réel. Le montage a été finement élaboré avec l’implication de responsables d’organes de la sûreté et de la justice. Récit.

Le 19/01/2015 à 10h56

Une femme a été victime de la plus grande opération d’escroquerie après que des arnaqueurs, dont une femme, qui prétend entretenir des liens forts avec une des princesses, aient réussi à convaincre la victime d’être en mesure de relaxer son mari, détenu à la prison locale de Salé, rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison de ce lundi 19 janvier.

Selon la publication, les escrocs ont convaincu la victime de pouvoir intervenir pour que son époux puisse jouir de la liberté moyennant la coquette somme de 5 millions DH qu’ils ont reçue sous forme de chèques.

L’affaire a en effet connu des péripéties plus hallucinantes que captivantes. Les responsables chargés de superviser les différentes procédures judiciaires depuis le dépôt de la plainte, ont étonnamment réagi suivant les versions avancées par les lascars qui ont affirmé que les chèques en leur possession sont, selon leurs dires, une avance financière du prix d’achat d’un hôtel détenu par une princesse, sans pour autant fournir de contrat de vente.

Le parquet s’est basé uniquement sur les déclarations verbales des suspects pour contraindre la plaignante à s’acquitter des montants des chèques, le cas échéant, elle risque l’emprisonnement, enchaine le quotidien.

Et d’ajouter que la défense a été sous le choc et la stupeur, chose qui l’a amenée à se demander sur les preuves ayant poussé le procureur du roi à prendre pareille décision sans avoir recours aux documents nécessaires attestant la vente du bien. La réponse a été apportée par un substitut du représentant du ministère public qui a révélé aux avocats de la victime que la décision précitée n’a pas été prise ni par lui ni par le procureur du roi, mais elle a été dictée par des hautes sphères.

La même source a qualifié ce qui s’est passé de violation flagrante des lois et considéré que le classement de la plainte est une transgression de la Constitution notamment l’article 110 qui contraint les magistrats à l’application de la loi, estimant que le refus du procureur du roi d’auditionner les témoins, est une atteinte flagrante au déroulement d’un procès équitable comme énoncé dans la constitution.

Les faits de cette mésaventure ont commencé après la détention du mari de la victime il y a près d’une année. Elle a fait la connaissance d’un entrepreneur qui lui a proposé de l’aider à relâcher son mari arguant être en contacts avec des personnalités influentes.

Ce faisant, la victime était allée à la rencontre d’une femme, qui prétend avoir des relations étroites avec une princesse, et une autre personne présentée en tant que son mari. Après l’avoir informé du problème, elle lui a assuré être en mesure de l’aider pour que son époux puisse recouvrer sa liberté en contrepartie de la somme éléphantesque de 5 millions DH.

D’après la publication, les intermédiaires ont reçu une partie du montant en deux versements. Hésitant quand même à verser le reste, puisque la pauvre victime était incapable de réunir la somme, l’arnaqueuse lui a proposé la solution des chèques de garantie, lesquels chèques ne seront encaissés qu’après que le mari soit relâché. Chose que la pigeonne accepta.

Une année d’attente passée, la plaignante a découvert le pot aux roses et réalise enfin qu’elle s’est fait escroquée. Elle a ainsi demandé à ce que ses chèques lui soient restitués, mais les filous ont refusé. Elle décide alors de recourir à la justice pour déposer plainte, témoins à l’appui prouvant que la police a refusé de les écouter.

Et c’est bien la victime qui a été placée en garde à vue par le parquet sur la base d’une plainte de chèques sans provision déposée par la femme-escroc.

Par Hicham Alaoui
Le 19/01/2015 à 10h56