Al Hoceima: le «Negro» mène les pêcheurs à la ruine

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Revue de presseKiosque360. Le «Negro» a encore frappé à Al Hoceima, au grand désespoir des pêcheurs.

Le 27/12/2017 à 20h44

Le grand dauphin, bête noire des pêcheurs de la région d’Al Hoceima, a de nouveau frappé. Rien ne semble repousser les attaques de cette bête marine qu’ils nomment le «Negro». Les professionnels de la région auront tout essayé, en vain, affirme le quotidien Assabah dans sa livraison du 28 décembre. Ils ont même tenté de sortir en mer pendant la journée pour sauver leurs prises, en espérant repérer le mammifère.

Mais cette méthode n'a pas pas fonctionné non plus. En effet, note le journal qui cite ces professionnels, la pêche en Méditerranée est plus compliquée que dans l’océan atlantique où certaines zones sont connues pour l’abondance des poissons de surface, principalement les sardines. A Al Hoceima, les pêcheurs se servent de leurs projecteurs, la nuit, pour attirer les poissons.

Toujours est-il qu'après avoir tout essayé, y compris un changement dans des habitudes de pêche ancestrales, les pêcheurs n'ont pas réussi à se prémunir de la voracité de ce mammifère marin. Il ne leur reste plus qu’à amarrer leurs barques ou à quitter le littoral de leur ville pour s’aventurer ailleurs, dans les eaux de l’Atlantique. Car ils ne supportent plus, disent-ils, de passer le plus clair de leur temps à rafistoler leurs filets en attendant de les retrouver détruits par le «Negro».

Les professionnels du secteur n'ont pas manqué de proposer des alternatives, en dehors du soutien direct de l’Etat. Ils estiment, ainsi, qu’il est désormais urgent de rétablir l’équilibre biologique de la Méditerranée. Cela permettrait, notamment, au grand dauphin de trouver à manger ailleurs que dans leurs filets. Ils demandent également d’être équipés de filets plus résistants et suggèrent la création d’un fonds social pour les aider à faire face à la vie pendant les périodes de repos imposé dans cette zone de la Méditerranée qui connaît une régression alarmante des stocks en raison, notamment, de la pêche massive et non rationalisée.

Notons que, suite à une conventions signée dernièrement avec la Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, les pêcheurs de la ville ont pu être équipés de nouveaux filets et ont bénéficié d’aides financières directes. De même, le ministère de l’Agriculture et de la pêche maritime a procédé, pour sa part, à l’indemnisation de toutes les personnes lésées. En même temps, il a annoncé des projets d’aquaculture ambitieux qui seront réalisés dans la région et devraient contribuer à la promotion de l’emploi.

Par Amyne Asmlal
Le 27/12/2017 à 20h44