Affaire Bab Darna: après le verdict, quel sort pour près de 1.400 victimes?

Mohamed El Ouardi, PDG du groupe Bab Darna. 

Mohamed El Ouardi, PDG du groupe Bab Darna.  . DR

À l’issue d’un procès qui a duré près de trois ans, le verdict est tombé dans le cadre de la tristement célèbre affaire Bab Darna. Les principaux accusés ont été condamnés à de la prison ferme. Mais qu’adviendra-t-il des droits des victimes, dont le nombre avoisine 1.400?

Le 13/01/2023 à 14h23

Après trois ans de procédure et 39 audiences, le verdict est tombé dans le cadre de l’affaire Bab Darna, l’une des plus grandes arnaques immobilières de l’histoire du Maroc.

Dans la soirée du 12 janvier, la chambre criminelle de première instance chargée des crimes financiers à la Cour d'appel de Casablanca a condamné le PDG de Bab Darna, Mohamed El Ouardi, à 15 ans de prison ferme. Ses complices, six au total, ont écopé de peines de prison ferme allant de 4 à 12 ans.

Les sept prévenus ont été poursuivis pour «participation à la falsification de documents officiels, escroquerie et émission de chèques sans provision». La cour a également condamné le principal accusé, à savoir Mohamed El Ouardi, à restituer la totalité des sommes perçues de la part de quelque 1.400 personnes en guise d’avances pour des projets immobiliers fictifs.

«Pour la première fois depuis trois ans, des centaines de familles ont pu passer une nuit tranquille. Les victimes ont été soulagées de voir la justice rétablir leurs droits et signifier à tous que personne n’est au-dessus de la loi. C’est aussi un message clair à tout promoteur immobilier qui s’aviserait de profiter du rêve de tous les Marocains de disposer d’un toit pour s’enrichir de manière illégale», nous déclare Mourad El Ajouti, membre du collectif d’avocats de la défense des plaignants.

Mais où trouver près de 500 millions de dirhams?Le tribunal a condamné Bab Darna, en la personne de son PDG, à rembourser les avances versées par les victimes et qui seraient de l’ordre de 500 millions de dirhams.

Sauf que Mohamed El Ouardi et ses complices sont dans l’incapacité d’honorer ce jugement en faveur de la partie civile. Les caisses de Bab Darna sont vides. «Le compte bancaire de Mohamed El Ouardi est crédité de 5.000 dirhams», nous affirme une source proche du dossier.

Comment dès lors rembourser les centaines de victimes? Ce sera aussi à la justice de résoudre une autre grande énigme: où sont passés les centaines de millions de dirhams encaissés par Bab Darna? Investis ou blanchis ailleurs? Par qui? Et avec la complicité de qui?

Par Fatima Zhra El Karzabi et Mohammed Boudarham
Le 13/01/2023 à 14h23