Achoura: quand les pétards chinois s’appellent «Daech», «Messi» et «Ronaldo»!

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Revue de presseKiosque360. Chaque année, à l’approche du 10 Moharrem, les pétards importés principalement de Chine réapparaissent dans les commerces. Un business juteux qui dérange et fait peur. Les services de la douane, de la police et de la gendarmerie royale sont pointés du doigt.

Le 17/10/2015 à 08h35

A l’approche de l’Achoura, les rues des différentes villes du pays se transforment en champs d’expérimentation où confettis, pétards et feux d’artifices sont testés en préparation pour la journée du 10 Moharrem. «Principalement de fabrication chinoise, ces explosifs régulièrement mis en vente lors des périodes de fêtes ont même été baptisés en fonction de leur puissance ou encore de leur comportement avant l’explosion: Daech, Messi, Ronaldo, l’abeille ou encore Pokémon», rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end (17-18 octobre). «Cette marchandise, considérée pourtant illicite aux yeux de la loi, circule en toute liberté et est vendue dans chaque coin de rue. Pire, elle est vendue au vu et au su des autorités locales et des forces de l’ordre», ajoute le journal.

Selon des sources citées par Assabah, les services de douane des ports de Tanger et de Casablanca seraient impliqués dans ce commerce illicite et interdit en vertu de la décision n° 1308/1994 du département du Commerce extérieur. «D’autres décisions confirment cette interdiction, comme celle du ministère de l’Intérieur, en réponse aux événements de 2003», rappelle le quotidien.

Les sources du journal s’interrogent sur l’absence de contrôle par scanners des conteneurs dans lesquels ces marchandises sont importées. Elles pointent également du doigt le manque d’implication dans les contrôles de routine qui ne sont pas généralisés à tous les conteneurs. Car ces marchandises sont souvent dissimulées à l’intérieur de produits dont l’importation est légale. Une technique utilisée par les trafiquants de drogues et autres contrebandiers. Si la méthode est similaire, le gain l’est un peu moins. «Les bénéfices de ces barrons peut atteindre 1,5 millions de DH par conteneur», précise le journal. Une somme qui reste tout de même assez séduisante.

Les services de la police et de la gendarmerie royale sont également pointés du doigt par les sources du quotidien. Car les zones où sont commercialisés ces explosifs relèvent de leurs juridictions respectives.

Le danger que représentent ces pétards pour la santé et la sécurité des citoyens n’est plus à démontrer. Pourtant, aujourd’hui encore, les cas où l’utilisation de ces explosifs a menacé les citoyens sont nombreux. Jeudi dernier, plusieurs adolescents se sont rassemblés dans le quartier marchand de Lakriaa, à Casablanca, où ils s’étaient livrés à leur activité favorite en ces temps de fêtes. Après leur assaut, plusieurs véhicules ont été endommagés. Quelques minutes plus tard, ils étaient déjà réunis au Boulevard El Fida où ils avaient terrorisé les habitants, sans être inquiétés pas les forces de l’ordre, pourtant très présentes sur cette artère.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 17/10/2015 à 08h35