La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a indiqué dans un communiqué publié lundi dernier que la population carcérale a atteint, à la date du 7 août, le chiffre record de 100.000 détenus.
Al Ahdath Al Maghribia indique, ce mercredi 9 août, que le communiqué souligne que la capacité d’accueil des établissements pénitentiaires ne dépasse pas les 64.600 lits.
La DGAPR exprime donc sa profonde inquiétude face au nombre alarmant des détenus au Maroc, tout en appelant les autorités judiciaires et administratives à trouver rapidement les solutions adéquates pour résoudre le problème de la surpopulation carcérale.
Cette situation, ajoute la même source, persiste malgré les efforts continus déployés par la DGAPR pour moderniser et agrandir les prisons.
A titre d’exemple, poursuit le communiqué, le nombre des détenus dans la prison locale d’Ain Sebaa à Casablanca s’élève à 10.877 personnes, sachant que sa capacité d’accueil ne dépasse pas les 3.800 lits : «il est prévu que la population carcérale continuera d’augmenter à l’avenir si les arrestations se poursuivent avec le même rythme actuel et si des mesures nécessaires et urgentes ne sont pas prises pour rectifier le tir. Il faut donc accélérer la recherche des solutions adéquates pour éviter les dysfonctionnements, voire des dérapages sécuritaires, sans oublier les problèmes qui peuvent en découler en ce qui concerne les conditions d’hébergement, la nourriture, les soins médicaux et la participation aux programmes de réinsertion».
Al Ahdath Al Maghribia souligne que l’Association de la ligue des magistrats du Maroc a exprimé son étonnement face au contenu du communiqué publié par la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, en affirmant dans un communiqué que «la DGAPR accuse l’autorité judiciaire d’être responsable de l’engorgement des prisons et de l’augmentation alarmante du nombre des détenus en l’attribuant à la hausse du rythme des arrestations. Cette déclaration est une atteinte à l’indépendance de la justice et une forme d’influence sur les décisions des magistrats dans l’application de la loi. Nous refusons toute ingérence dans les affaires judiciaires car les magistrats n’ont jamais dévié des orientations de l’État dans les politiques pénales, la stratégie de lutte contre la criminalité, l’application des sanctions et la considération de la détention comme une exception et non pas la règle».
Quant au problème de la surpopulation carcérale, la Ligue des magistrats indique que le seul interlocuteur de la DGAPR est la présidence du gouvernement, qui est responsable de ce secteur et de tout ce qui concerne la fourniture des moyens financiers et logistiques nécessaires.