Comme le veut la tradition, à la fin de leur mandat, les membres du gouvernement ont droit à une «prime de départ». Ainsi, en quittant leurs postes, dans quelques jours, les membres du gouvernement El Othmani vont empocher, ensemble, la bagatelle d’un peu plus de 14 millions de dirhams payés par le contribuable, écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 20 septembre.
Une perspective qui n’est pas pour plaire aux associations de protection des biens publics, poursuit la même source. En effet, ces derniers exigent non seulement la suppression pure et simple de cette prime, mais également celle de la retraite des ministres. D’après le quotidien, la prime de départ des ministres représente l’équivalent de leur salaire de dix mois. En faisant un rapide calcul, le quotidien conclut que le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, par exemple, va empocher la coquette somme de 700.000 dirhams.
Les autres ministres vont toucher, de leur côté, une somme de près de 600.000 dirhams chacun comme cadeau d’Adieu. Ce qui représente au total, et pour les 23 membres du gouvernement, la somme de 14,04 millions de dirhams financés, bien sûr, par le budget général de l’Etat. Cette prime, explique le quotidien, trouve son origine dans le Dahir du 23 avril 1975 relatif à la situation des membres du gouvernement et à la composition de leurs cabinets. Lequel Dahir précise, dans son article 7, qu’à la fin de leur mandat, les membres du gouvernement ont droit à une prime équivalente à la somme de leur salaire durant dix mois d’activité.
Même prévue par la loi, cette pilule est difficile à avaler pour les citoyens, souligne le quotidien. Après tout, ce sont eux qui paient cette prime à travers les impôts qu’ils versent à l’Etat et qu’ils espèrent voir utiliser pour autre chose. De ce fait, ils trouvent inacceptable que les ministres soient aussi grassement rétribués. Sur les réseaux sociaux, poursuit le quotidien, le sujet fait débat. Et pour bien des citoyens, aujourd’hui de plus en plus avertis, il est temps d’en finir avec ces pratiques. C’est le moment également, ajoute Al Akhbar, d’en finir aussi avec la retraite des ministres. Car c’est une véritable aberration que d'anciens ministres continuent de percevoir une retraite à vie pouvant aller jusqu’à 39.000 dirhams par mois, alors qu'ils n'ont jamais cotisé pour quelque régime de retraite que ce soit.
Dans le cas du chef du gouvernement, le montant de sa retraite s’élève à près de 60.000 dirhams, précise le quotidien. Pour l’association marocaine de protection des biens publics, qui a également réagi à ce sujet, cette prime à un nom: une rente politique. C’est le cas aussi pour la retraite des ministres. Partant de là, le budget débloqué par l’Etat à cet effet relève, en réalité, de la dilapidation des deniers publics.