C’est sur son compte Twitter que le désormais ancien représentant du Polisario en Europe, Oubi Bouchraya Bachir, a annoncé mercredi soir, 14 décembre 2022, sa démission de son poste, ajoutant qu’il conserve son mandat d’élu au sein de la direction du Polisario, mandat qui expire le 13 janvier 2023, et pour lequel il affirme, dans un autre tweet, qu’il ne se représentera plus.
Ce qui signifie que, dans quelques jours, il démissionne également de toutes les instances du Polisario.
«Après une demande présentée il y a plusieurs mois, j'ai remis aujourd'hui ma démission par écrit au secrétaire général du Polisario de mon poste “en charge de l'Europe et de l'UE“. Je l'ai remercié de m'avoir fait confiance, mais de profonds désaccords avec lui sur la vision et les méthodes m'ont forcé à prendre cette décision difficile», écrit-il dans ce tweet.
Le démissionnaire explique ainsi qu’il a pris sa décision depuis le 25 juin 2022, quand il a demandé une première fois à être déchargé de sa mission en Europe, avant de la notifier officiellement par écrit au chef du Polisario, Brahim Ghali, ce 14 décembre 2022.
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Le départ d’Oubi Bouchraya Bachir, l’un des plus importants dirigeants du Polisario, qu’il a représenté, depuis 2001, successivement en Afrique du Sud, au Nigéria, à Londres, en Irlande, à La Haye, puis auprès de l’Union européenne, a créé un séisme au sein du mouvement séparatiste. Cet acte dévoile clairement la perte de plus en plus manifeste des soutiens au mouvement séparatiste, et particulièrement en Europe, où la tenue de la conférence des soutiens du Polisario (Eucoco) à Berlin, le 2 décembre dernier, a été un fiasco total. De nombreux pays et personnalités invités ont été aux abonnés absents quand ils n’ont pas ouvertement exprimé leur refus de participer à la réunion de cette coquille vide qu’est l’Eucoco.
Ce sont donc les revers diplomatiques cinglants du Polisario à travers le monde, malgré le renfort de la manne des pétrodollars généreusement distribués par le régime algérien, qui ont obligé Oubi Bouchraya Bachir, le séparatiste le plus médiatisé ces derniers temps et qui commençait à faire de la concurrence à Brahim Ghali, à «déposer les armes».
Mais il reste à savoir si Oubi Bouchraya (52 ans), un natif de Zouerate en Mauritanie, qui a grandi et étudié à Tindouf, puis en Espagne, a démissionné de lui-même ou sous la pression des remontrances de ses employeurs algériens qui tentent ainsi de lui faire assumer leur échec patent à vendre un produit qui ne trompe plus personne.