Le soi-disant représentant du Polisario à l’ONU, Omar Mohamed, s’est attiré les foudres de la junte militaire algérienne après avoir déclaré que son mouvement restait attaché à la paix. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 5 septembre, que Omar Mohamed a fait cette déclaration à quelques mètres de la tente de Benbatouche et en présence du chef de la délégation des négociateurs séparatistes. Mais, après avoir balayé d’un revers de la main la guerre fictive menée par des communiqués contre le Maroc, il s’est rétracté pour dire que «le Polisario était aussi attaché à défendre, avec tous les moyens légaux, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance».
Le régime militaire, qui était occupé à gérer le voyage de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara, Staffan De Mistura, à Tindouf, à la place de l’Espagne, n’a pas pu contrôler les déclarations des dirigeants du Polisario. Contrairement à la précédente visite qu’avait effectuée De Mistura à Tindouf, les festivités et la parade militaire d’enfants ont disparu de la scène. Une bévue qui reflétait, alors, l’imbroglio dans lequel se trouvait le régime algérien après la liquidation physique du général Gaid Salah et la sortie médiatique de son confident, Guermit Bounouira, qui avait révélé l’ampleur des luttes qui minaient l’appareil militaire.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia souligne que la visite de De Mistrura dans la république fantoche démontre que la junte militaire a moins les nerfs à vif et commence à admettre son implication dans le dossier du Sahara marocain. En tout ca, ses dirigeants ont renoncé à donner des ordres à la direction du Polisario, évitant de la pousser à refuser la visite de De Mistura et de faire ainsi monter la tension provoquée par les fantasmagoriques communiqués de guerre. Il faut rappeler que, dès la nomination de De Mistura à ce poste, le régime algérien a mobilisé toute sa diplomatie pour refuser cette mission qui a été décidée par le conseil de sécurité.
Laquelle mission reconnaît la responsabilité totale de l’Algérie dans le conflit du Sahara. Mais quand la visite de l’envoyé spécial de l’ONU dans la région est devenue incontournable, les médias à la botte de l’armée ont jubilé en affirmant que le fait que cette visite commence par un autre pays signifie que l’Algérie n’est pas partie prenante dans ce conflit. Ceci étant, Staffan De Mistura devra bien écouter tout ce qui se passe dans les camps, les protestations et révoltes contre le despotisme des dirigeants du Polisario, l’étouffement des voix dissidentes.