Scandales dûs à des leaders politiques qui s’enrichissent subitement: le ministre de la Justice répond à l'opposition

Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice, à la Chambre des représentants, lundi 26 décembre 2022.

Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, dans l'hémicycle de la Chambre des représentants, le 26 décembre 2022.. Le360

Revue de presseAttaqué au Parlement par des députés de l’opposition, après les scandales dûs au trafic de drogue dont sont accusés certains leaders du Parti authenticité et modernité (PAM) dont il est le secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, a tenu à apporter, en tant que ministre de la Justice, une réponse à tous ceux qui brandissent l’argument de «la lutte contre l’enrichissement» pour attaquer le gouvernement. Une revue de presse issue d’Assabah.

Le 30/01/2024 à 18h28

Cette nouvelle polémique, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, s’en serait aisément passé. Au Parlement, il a dernièrement été question de la suppression d’une disposition du Code pénal, qui concerne des sanctions à apporter à l’encontre des personnes qui s’enrichissent illégalement.

Des députés de l’opposition en ont profité pour attaquer le ministre de la Justice, dans l’actuel contexte de scandales à répétition impliquant des leaders du PAM, accusés de trafic de drogue.

Selon Assabah de ce mercredi 31 janvier, Abdellatif Ouahbi s’est révolté contre des députés de l’opposition qui l’ont attaqué avec virulence, lors de la dernière séance de questions orales dans l’hémicycle.

Parmi ces élus, Malika Zekhnini, de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), a voulu rappeler au ministre de la Justice que des soupçons pesaient sur «certains» membres du PAM, dont il est le secrétaire général. La députée a précisé que ces leaders politiques se seraient enrichis illégalement, et que le ministère que Abdellatif Ouahbi dirige, au lieu de les faire sanctionner par les tribunaux compétents, a bien au contraire procédé à la suppression d’un article du Code pénal, qui traite précisément de ce point.

Confronté à ces accusations, ajoute Assabah, Abdellatif Ouahbi a répondu que «l’enrichissement illicite» est un terme qui a principalement été créé pour des «considérations politiques».

Le ministre de la Justice a aussi souligné que si le Code pénal reconnaît le fait que des sanctions doivent être prises à l’encontre de «l’enrichissement illicite», il impose aussi aux parties plaignantes un certain nombre de preuves à apporter, afin que ces sanctions puissent être prononcées.

Abdellatif Ouahbi s’est aussi révolté contre l’argument brandi par ceux qui accusent toute personne qui s’enrichit de l’être devenue illégalement, et a rappelé qu’au Maroc, il y a des gens honnêtes et certes, d’autres malhonnêtes.

La députée de l’USFP n’a pas voulu se le tenir pour dit, et a répliqué que «l’enrichissement illicite» était une réalité au Maroc, car beaucoup de personnes sont devenues riches du jour au lendemain, comme si elles détenaient une lampe magique ou une baguette de sorcière.

Malika Zekhnini a précisé que c’étaient précisément ces personnes qu’il fallait avant tout combattre, sans oublier bien sûr leur droit à la présomption d’innocence, également prévue dans les dispositions du Code pénal.

Mais pour Abdellatif Ouahbi, explique aussi Assabah, ce parti-pris adopté par l’opposition à ce propos laisse croire que tous les riches au Maroc sont des personnes malhonnêtes. Le ministre de la Justice a aussi expliqué que ceux qui ne brandissent que cet argument seraient en fait motivés par leur volonté d’affirmer qu’eux, bien au contraire, sont honnêtes.

Autre affirmation du ministre de la Justice dans l’hémicycle: la corruption et l’enrichissement illicite ne sont pas inopinément apparus, et ont toujours existé dans la société marocaine. D’ailleurs, a-t-il ajouté, des dispositions juridiques et réglementaires existent déjà, et permettent de les contrecarrer.

Pourtant, a-t-il regretté, ceux qui tiennent aujourd’hui à dénoncer ces riches qui le sont subitement devenus n’étaient pas aussi virulents par le passé, ce qui soulève quelques interrogations sur leurs réels objectifs.

Par Fayza Senhaji
Le 30/01/2024 à 18h28