Règlement intérieur de la Chambre des représentants: des députés rejettent les propositions du secrétaire général du PAM

Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) et ministre de la Justice, intervient dans l'hémicycle de la première Chambre, au Parlement.

Revue de presseLes leaders du Parti authenticité et modernité (PAM, majorité), et tout particulièrement leur secrétaire général, Abdellatif Ouahbi, pèsent actuellement de tout leur poids pour éviter que les députés impliqués dans des affaires en justice n’occupent des postes de responsabilité dans la première Chambre du Parlement. Les membres du Bureau de cette instance législative s’y opposent, et le vote de son règlement intérieur s’est retrouvé à être reporté. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 10/01/2024 à 20h40

Les députés de la première Chambre du Parlement, appelés à revoir leur règlement intérieur, en prenant en considération les observations de la Cour constitutionnelle, n’ont pas voulu entendre parler d’un retour à la case départ.

Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 11 janvier 2024, les membres du Bureau de la Chambre des représentants ont rejeté les propositions présentées par le PAM et ont refusé de se soumettre aux pressions exercées par Abdellatif Ouahbi, son secrétaire général, qui est aussi ministre de la Justice.

Des députés interrogés par le quotidien, ayant requis l’anonymat, ont estimé que l’instance dirigeante de la Chambre a bien fait de ne pas tenir compte de ces propositions, et de refuser, par la même occasion, de faire de ce règlement intérieur «une carte électorale» et un «instrument pour régler des comptes internes» au PAM, dont la date du congrès national approche.

Pour ces mêmes députés, c’est au groupe parlementaire du PAM, dont les membres ne sont pas tous d’accord sur ces questions, d’en décider en premier lieu et de s’accorder sur les propositions d’amendements à présenter en leur nom.

Pourtant, ce que demande Abdellatif Ouahbi ne semble pas dénué de toute logique, car selon ces mêmes interlocuteurs qu’Al Ahdath Al Maghribia a interrogés, le secrétaire général du PAM veut tout simplement que les députés qui, pour une raison ou une autre, font l’objet de poursuites judiciaires, ne ne se retrouvent pas à assumer des responsabilités au sein du Bureau de la Chambre des représentants, ou ne se retrouvent pas à la tête de commissions permanentes, voire nommés chefs de groupes ou de groupements parlementaires.

Certains considèrent toutefois ces demandes comme étant une tentative de la part de Abdellatif Ouahbi de «régler ses comptes avec ses rivaux au sein même de son propre parti», d’autant, précise le quotidien, que parmi les députés qui se retrouvent dans cette situation, figurent des élus qui sont aussi des dirigeants du PAM, dont certains sont actuellement sous le coup de poursuites judiciaires pour «dilapidation de deniers publics».

Pour le quotidien, le ministre de la Justice se rendrait donc coupable d’utiliser un amendement à apporter au règlement intérieur, et donc de toute l’ensemble de cette institution législative qu’est le Parlement, à ses propres fins, des calculs partisans, ce qui ne peut bien évidemment être toléré.

Par ailleurs, même si cette proposition formulée par le secrétaire général du PAM est manifestement de nature à contribuer à une certaine moralisation de la vie publique, il n’en reste pas moins qu’elle pourrait créer une crise au sein même de la coalition, ce dont le gouvernement n’a vraiment pas besoin ces derniers temps.

De toutes les manières, poursuit Al Ahdath Al Maghribia, la proposition que soutient Abdellatif Ouahbi n’est pas même conforme au règlement intérieur de la Chambre des représentants, qui mentionne le fait que tant qu’un jugement n’est pas définitif, les députés concernés continuent de bénéficier de tous les droits que ce règlement leur confère dans cette institution législative.

En d’autres termes, tant que ces députés ne sont pas déchus de leur mandat, il continuent à bénéficier pleinement, sans aucune discrimination, de tous leurs droits, y compris ceux de postuler et d’occuper des postes de responsabilités au sein de la première Chambre du Parlement.

Par Amyne Asmlal
Le 10/01/2024 à 20h40