Sahara: la reconnaissance d’Israël, un message à la France et aux pays encore hésitants, estime le politologue Moussaoui Ajlaoui

Le politologue Moussaoui Ajlaoui.

Le 18/07/2023 à 14h52

VidéoSuivre l’exemple de la reconnaissance par Israël de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ou rester en marge de l’Histoire, tel est l’un des trois enseignements de cette décision, a estimé le politologue Moussaoui Ajlaoui faisant allusion à la France qui traine des pieds.

Moussaoui Ajlaoui estime que la décision officielle israélienne, communiquée le lundi 18 juillet 2023 par le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, au roi Mohammed VI, aura des retombées bénéfiques pour la cause nationale sur le plan international. «La décision israélienne incitera d’autres parties à suivre l’exemple», a déclaré Moussaoui Ajlaoui en rappelant que 28 pays dont 20 africains ont déjà ouvert des consulats généraux à Laâyoune ou a Dakhla.

A travers la décision d’Israël «c’est aussi un message à l’Algérie et à d’autres pays qui restent cramponnés à leur hostilité», a-t-il affirmé. La décision souveraine israélienne s’inscrit dans le cadre de l’approfondissement des relations bilatérales. «Elle permettra de donner une nouvelle impulsion à cette coopération car les sociétés et les banques israéliennes vont s’installer dans les provinces sahariennes, le gouvernement israélien ayant décidé d’ouvrir à Dakhla un consulat général ce qui signifie qu’Israël pense déjà à élever sa mission diplomatique à Rabat, actuellement limitée à un bureau de liaison par l’ouverture d’une ambassade», a observé l’expert en géopolitique.

Il ne faut pas occulter qu’il s’agit «aussi d’un succès pour la solution politique à la question du Sahara marocain conformément aux résolutions du conseil de sécurité de l’ONU». Des pays ont commencé «à reconnaitre cette position et à ouvrir des consulats dans les provinces sahariennes».

Sur un autre plan lié à l’accord tripartite entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël, a ajouté Moussaoui Ajlaoui «il ne faut pas considérer que la décision d’Israël a mis fin à ce chapitre car on s’attend à une évolution de la position de l’administration Biden, qui n’a pas encore ouvert de consulat américain, comme il était prévu avec le président Donald Trump qui a reconnu, au nom des Etats-Unis, la souveraineté du Maroc sur le Sahara».

Sur un troisième plan, la cause palestinienne reste «un choix irréversible» pour le Royaume, a dit le politologue, rappelant que c’est le Maroc qui a demandé le report du 2ème sommet du Neguev qui devait se tenir dans les provinces sahariennes à cause des agressions israéliennes contre les Palestiniens à Jénine.

«Cela veut dire que le Maroc a un engagement moral et politique envers le peuple palestinien. Le roi Mohammed VI, étant le président du Comité Al Qods, a une attitude qui défend des acquis à savoir la création d’un Etat palestinien aux côtés de celui d’Israël», a conclu le politologue.

Le 17 juillet 2023, Israël a fait part officiellement au Souverain de sa décision de «reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental». Cette position sera, précise la même source, «reflétée dans tous les actes et les documents pertinents du gouvernement israélien» et sera «transmise aux Nations unies, aux organisations régionales et internationales dont Israël est membre, ainsi qu’à tous les pays avec lesquels Israël entretient des relations diplomatiques». Mieux, l’Etat d’Israël examine positivement «l’ouverture d’un consulat dans la ville de Dakhla» a encore dit Moussaoui Ajlaoui.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 18/07/2023 à 14h52