Remaniement ministériel: le gouvernement a besoin de sang neuf

Lors d'un Conseil de gouvernement.

Revue de presseLe changement au niveau du gouvernement est inéluctable. Il aurait même pu avoir lieu bien plus tôt. Toujours est-il que l’équipe aux commandes ne peut plus y échapper et elle a fort besoin du sang neuf pour redonner de l’élan à son action et mieux affronter les défis à venir. Une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 21/04/2024 à 21h21

Le remaniement gouvernemental. C’est une thématique sur laquelle revient le quotidien Assabah, et pour la énième fois, dans son édition du lundi 22 avril. Aucun signe annonciateur de ce changement annoncé pour imminent plusieurs fois.

D’après l’éditorialiste du quotidien, il est nul doute que le Chef du gouvernement a déjà, en ce moment même, une liste de noms des ministres qui vont quitter le navire et une autre de ceux qui vont y prendre place. Le remaniement gouvernemental, à mi-mandat de l’Exécutif, ne doit susciter aucun étonnement, poursuit l’éditorialiste, du fait qu’il s’agit d’un exercice habituel dans une structure politique et constitutionnelle saine qui autorise le renouvellement partiel de son instance exécutive à chaque fois que le besoin s’en fait sentir.

Que le changement porte sur l’architecture du gouvernement dans sa globalité ou qu’il se limite à seulement quelques départements ministériels ou encore qu’il porte sur l’enrichissement de sa composition avec de nouveau secrétaires d’États, tout cela n’est qu’un changement formel au sein du gouvernement à la moitié de son mandat.

Le plus important étant, en effet, dans la phase actuelle, de procéder à une évaluation de l’action globale du gouvernement durant la première moitié de son mandat pour l’améliorer et mettre en œuvre le plus grand nombre de projets et de programmes ainsi que de répondre aux besoins des citoyens dans le domaine social en particulier.

Partant de là, poursuit l’éditorialiste, le remaniement gouvernemental n’est pas un luxe politique, encore moins une procédure constitutionnelle de forme qui a lieu à mi-mandat de chaque gouvernement. Ce n’est pas, non plus, un tremplin ou une occasion pour caser les mécontents et satisfaire l’ambition d’une retraite dorée pour ceux qui sont en fin de carrière politique. C’est plutôt un devoir national envers les Marocains qui ont mis leurs espoirs dans ce gouvernement afin de corriger les erreurs et renouer à nouveau avec l’ère de l’action et des réalisations qui ont un impact certain sur leur vécu à tous, sans exception.

«Après le vague projet de motion de censure de Driss Lachguar, les pleurnicheries du PJD et de son secrétaire général, Abdelilah Benbkirane, après avoir passé avec succès l’examen de la cohésion de la majorité gouvernementale, manifesté lors du dernier renouvellement des instances de la première Chambre, le gouvernement n’a plus d’excuse pour ne pas aller de l’avant et donner un nouveau souffle à son action», estime Assabah.

Une simple évaluation de son action montre que certains ministres travaillent plus que d’autres, certains s’activent innovent et communiquent et le fruit de leur dynamisme est visible et palpable pour tout le monde. D’autres n’ont manifestement pas encore assimilé le fait qu’ils font partie du gouvernement d’un pays qui fait face à d’énormes défis et à de grands enjeux qui appellent à un travail continu, jour et nuit, pour être au niveau des attentes des citoyens.

«Le remaniement devait en réalité avoir lieu bien avant la date convenue de mi-mandat, du moment que le Chef du gouvernement a, sans doute, dû se rendre compte de certaines erreurs d’appréciation au moment de confier des responsabilités gouvernementales à certains membres de son équipe actuelle. C’est assurément l’heure de rectifier le tir», souligne l’éditorialiste,

Dans tous les cas, conclut-il, il ne faut pas oublier que le gouvernement est soumis à un contrôle populaire et parlementaire. Et comme les Marocains ont besoin d’un gouvernement fort et cohérent, alimenté par du sang neuf, il a aussi besoin d’une opposition qui assume pleinement ses fonctions, aussi bien en termes de contrôle du gouvernement que de législation. Il n’a nul besoin d’une opposition qui danse sur les deux cordes.

Par Amyne Asmlal
Le 21/04/2024 à 21h21