La Russie et l’Algérie s’apprêtent à organiser des manœuvres militaires dans la région de Béchar, en novembre prochain.
Dans son édition du vendredi 30 septembre, le quotidien arabophone Al Ahdath précise que ces manœuvres sont les premières du genre que l’Algérie accueille. Elles se dérouleront à environ 50 km des frontières maroco-algériennes, plus précisément à la base de Hammaguir de Colomb-Béchar, ex-base militaire de l’armée française où cette dernière avait développé les essais de ses armes balistiques, avant de la céder à l’Algérie en 1967.
Cet exercice russo-algérien intervient quelque quatre mois seulement après la plus récente édition de l’«African Lion 2022» qui s’est déroulée, en juillet dernier, dans plusieurs région du Maroc, dont Mahbès au Sahara marocain, avec la participation de nombreux pays, comme la Tunisie.
Pour rassurer les voisins de l’Algérie, la Russie a précisé, mardi dernier, par la voix de Maria Vladimirovna Zakharova, directrice de l’information et de la presse et porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, que ces manœuvres ne sont pas dirigées contre une tierce partie et qu’elles ont été programmées de longue date comme étant des «exercices tactiques pour la recherche, la détection et la destruction de groupes terroristes armés».
La Russie a également assuré que ces manœuvres sont comme celles que la Russie à l’habitude de mener, et sont apparemment de faible intensité puisque seuls 200 soldats de chacun des deux pays y participeront, selon les précisions données par la responsable du MAE russe.
Ces manœuvres, qui viseraient l’adaptation au combat dans un environnement de lutte anti-terroriste, sont aussi présentées, selon Al Ahdath, comme le prolongement de celles qui se sont déroulées en 2021 en Ossétie du Nord, dans la partie caucasienne de la fédération russe.
Al Ahdath conclut que malgré ces assurances données par la Russie, les Etats-Unis d’Amérique voient d’un très mauvais œil ces manœuvres russo-algériennes. En juillet dernier, le général Stephen J. Townsend, ex-commandant en chef de l’Africom (de juillet 2019 à août 2022), a exprimé, à l’issue des manœuvres internationales de l’«African Lion 2022», ses craintes quant à «l’arrivée de nouveaux acteurs malintentionnés dans la région, précisément les mercenaires de Wagner qui se trouvent actuellement au Mali», suite à une intermédiation de l’Algérie.