Quand des militants du Polisario lavent leur linge sale en public

Le360

Face aux scandales à répétition de leur direction du Polisario, qui multiplie les manœuvres scabreuses alors que la population des camps du Tindouf vit l’enfer, de plus en plus de voix s'élèvent. Et gagnent désormais les réseaux sociaux.

Le 09/09/2018 à 15h49

Une direction qui n’hésite pas à s’enrichir sur le dos d’une population maintenue en otage, des affaires chaque jour un peu plus scabreuses et des aides, en argent comme en nature, qui sont détournées de leurs fins humanitaires pour être écoulées dans les marchés mauritaniens et algériens, ou alors transférées dans des comptes secrets en Suisse notamment, ou au profit d’acteurs et entités séparatistes à l’intérieur comme à l’extérieur du Maroc. C’est la dure réalité qui défraie la chronique polisarienne depuis nombre d’années, que le Maroc ne cesse de dénoncer et que la population elle-même des camps de Tindouf ne tolère plus.

Pour preuve, ces voix, de plus en plus jeunes et de plus en plus sévères, qui s'élèvent pour critiquer, depuis les camps mêmes, ces manoeuvres. Les dernières sorties en date sur ce registre sont signées Mahmud Zedan, un jeune Sahraoui des camps qui se présente comme journaliste correspondant et qui, documents à l’appui, multiplie les posts sur Facebook, s’insurgeant contre ces pratiques.

Le 7 septembre dernier, Mahmud Zedan publiait ainsi la liste complète des ressources versées au Polisario au titre du mois de septembre et dont le montant total est établi à 85.170 euros, émanant en grande partie d’associations humanitaires. Au lieu de servir à alléger les souffrances des populations, ce montant est largement employé pour sponsoriser des personnes physiques, des associations et des médias mobilisés à la seule fin de servir les intérêts, les idées et les thèses du front, notamment ceux qu’on appelle les séparatistes de l’intérieur. C’est ainsi qu’une certaine Aminatou Haidar a touché pour ce seul mois quelque 1.850 euros. Idem pour Salem Tamek, cet autre porte-étendard du séparatisme dans les provinces du Sud. Des associations comme Codesa (Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme) et ASVH (Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme), connues pour leur activisme séparatiste sont également, et grassement, rétribuées pour leurs actions.

Sur Facebook, Zedan s'en indigne: "pendant que des responsables se plaignent de la hausse des cas d'anémie dans les camps, que les écoles ne suffisent plus à supporter le nombre croissant des élèves, que la population doit désormais payer l'électricité, de l'argent est gaspillé, et sans aucun contrôle, dans le financement de ces organes et personnes. Le budget alloué à une seule association suffit à financer nombre d'écoles..."

Précisons que le360 avait déjà alerté sur la gravité de ces pratiques en démontrant comment l’argent des aides était utilisé à faire le marketing du Polisario et de son sponsor officiel, l’Algérie.

Depuis cette publication, une véritable levée de boucliers s’est enclenchée autour du sujet. Entre indignés et défenseurs de ces pratiques, de clivages sont nés et la polémique est loin de prendre fin. Certains vont jusqu’à accuser Zedan de trahison et de complot, mais les faits sont là et il est désormais absurde de s’en cacher. 

Par Youssef Bellarbi
Le 09/09/2018 à 15h49